« Je préfère être chez moi pour faire mon travail »
Hélène et Marjorie sont enseignantes en CP. Toutes les deux doivent corriger les cahiers d’écriture de leurs élèves ou les préparer.
Hélène explique qu’elle ramène chez elle, le soir, la pile de tous les cahiers et qu’elle les corrige un par un : « C’est sûr le soir je me trimbale avec un gros cabas et deux fois 24 cahiers. Mais je préfère être chez moi pour faire mon travail. Dans l’école je n’y arrive pas, j’ai besoin de calme et surtout j’ai besoin d’une pause à 16h30. Je m’occupe de la classe une fois le repas du soir terminé, tranquillement. Ça prend pas une heure non plus… enfin en général.
« J’aime bien écrire un petit mot dans la marge »
Par contre je prends les cahiers un par un et je fais un élève à la fois. Je regarde le cahier du jour, notamment le cahier d’écriture. Puis pour le lendemain j’écris en rouge les débuts de lignes d’écriture à faire. Ou si je peux aussi parfois je le fais sur plusieurs jours pour gagner du temps car y’a des soirs où je sais que ça va être speede chez moi. Ça me permet de voir aussi chaque élève, je veux dire comment il écrit ou bien s’il n’y a pas un gros souci. Et surtout pour Louis, il travaille avec l’AESH et pendant la journée je ne vois pas trop ce qu’il fait. J’essaye aussi dans la mesure du possible de lui préparer de l’écriture adaptée à sa dyspraxie, ou alors c’est l’AESH qui le fait. En tous cas j’ai besoin d’être au calme et de regarder les cahiers un par un. Souvent aussi j’aime bien écrire un petit mot dans la marge. Le lendemain, je reviens à l’école avec mes cabas chargés, ça fait bien rire certains collègues. »
« je m’occupe des cahiers du jour entre midi et deux »
Marjorie lui répond que « Justement, moi je rentre en vélo et je ne vais pas prendre tous les cahiers tous les jours ». Elle rajoute : « Non moi je m’occupe des cahiers du jour entre midi et deux. Alors voilà comment je fais : quand les élèves ont fini leur travail le matin, ils viennent me montrer leur cahier au bureau et ensuite ils doivent aller le déposer sur la grande table au fond de la classe mais ouvert à la page du jour. Parfois j’arrive à en corriger quelques-uns, surtout ceux qui ont fini en premier, directement. Mais après y’a vite la queue à mon bureau, je jette un œil pour vérifier que le travail est bien fini dans sa globalité puis je les envoie au fond de la classe à la grande table. Je leur demande de faire une pile avec tous les cahiers ouverts à la bonne page. Comme ça moi à 11h30, quand je remonte dans la classe, j’ai plus qu’à prendre une, parfois deux, piles de cahiers ouverts à la bonne page et je descends les corriger dans la salle des maîtres. On a une grande salle, avec frigo et micro-ondes et la plupart de l’équipe mange sur place. Là, je dépose ma pile de cahiers ouverts et quand j’ai fini de manger, je corrige et j’écris les lignes à faire pour le lendemain.
Pour corriger je me concentre un peu mais par contre, pour faire les 26 cahiers d’écriture, je fais à la chaine, comme un robot. Je plaisante à peine et parfois je le fais en mangeant ou en discutant avec les collègues. L’idée c’est que ce soit fini à 13h20 pour reprendre le service donc ça va très vite en vrai. Par contre le soir moi je ne ramène pas les cahiers à la maison. »
Petite analyse : Le travail de correction est un élément constitutif de l’activité des professeur.es. La liberté d’organiser ce temps librement donne lieu à de multiples façons de s’organiser, qui peuvent dépendre de choix didactiques, de contraintes spatiales ou temporelles, de la vie personnelle et familiale, ou de réalités parfois très subjectives. La qualité du travail est alors tout à la fois liée à son exécution, à son efficacité, mais aussi à son efficience.
Et vous, vous préférez corriger les cahiers de vos élèves un par un ? Exercice par exercice ? Différemment selon les matières ?
Frédéric Grimaud
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