« Le système est malade »
C’est parti de l’école Chevrier et d’une enseignante qui a craqué. Depuis, toutes les écoles de Brétigny-sur-Orge se sont réunies explique Ludivine Billard du Snuipp-FSU. Elle décrit la situation dans les écoles : « nous sommes tous sous l’eau, partout en France. L’inclusion, oui, mais sans moyens, elle est difficile à mettre en place et ce n’est pas possible. C’est de la maltraitance pour les familles démunies, pour les élèves et pour nous. Le système est malade. J’ai dans ma classe un enfant de 7 ans en Grande Section, les parents font tout ce qu’ils peuvent pour trouver une structure adaptée. Ça dépasse ce que peuvent faire les enseignants. Même avec une formation. Et quelle souffrance pour l’enfant ».
« Notre travail nous rend malades »
Les professionnels et parents d’élèves écrivent dans un tract : « Nous assistons à une grave maltraitance institutionnelle à laquelle les enseignantes ne parviennent plus à faire face. L’invisibilisation de cette souffrance et de ce manque important de moyens révèlent des enseignant.es à bout de force. Et Brétigny sur Orge n’est pas une exception, toutes les écoles publiques maternelles et élémentaires sont concernées. » Ils poursuivent « notre travail nous rend malades ». Une professeure parle de sa « collègue en souffrance, l’enfant autiste est en souffrance, il est accueilli, même pas en classe, mais dans le bureau de la directrice, qu’il a mordue ».
Des courriers adressés à l’inspection d’académie, au député de la circonscription
« Et nous nous questionnons… que faire pour les enfants … Quand les parents ne peuvent pas aider et que l’école non plus ? En vous remerciant pour ce que vous ferez pour eux, pour nous, pour elle, pour lui. » Les parents d’élèves ont adressé une lettre au député de leur circonscription Steevy Gustave, lettre qu’il a transmise à la ministre de l’Éducation nationale Anne Genetet lors d’une audition. L’équipe pédagogique attend une amélioration du climat scolaire de leur école. Elle décrit la souffrance des professeur.es qui évoquent une « violence quotidienne », des cris, des coups. Une professeure est en arrêt maladie, d’autres sont fatigués. L’équipe s’est adressée à l’Inspectrice d’académie et parle d’une question de « survie », « l’ensemble du personnel est à bout, et les arrêts de travail du moment ne sont que le sommet visible du mal-être ambiant » écrivent-ils.
Des exigences pour l’accompagnement des enfants
Le collectif de professeurs et de représentants d’élèves réclame des AESH formé.es pour chaque élève, des rendez-vous médicaux chez les spécialistes à hauteur des besoins, des locaux adaptés, des effectifs réduits par classe, un soutien médical à la hauteur des besoins comme un temps de formation à l’inclusion de qualité pour les enseignant.es.
Djéhanne Gani
Pour recevoir notre newsletter chaque jour, gratuitement, cliquez ici.
