Pour la 3ème fois depuis 1995, l’enquête TIMSS peut évaluer le niveau des collégiens de 4ème en sciences. Il y a 4 ans, l’étude révélait des résultats sous la moyenne des pays de l’OCDE et de l’UA. Côté score, de 489 il y a 4 ans, la note passe à 486. On peut dire que les élèves français sont stables dans leurs faiblesses. La moyenne des pays comparables à la France est de 509 points. Sur le podium : le Japon, la Corée du sud et l’Angleterre. La proportion des élèves qui n’ont pas le niveau augmente en 4 ans pour atteindre 15%.
« Plus de faibles et moins de forts »
Cette évaluation scientifique comprenait quatre domaines de contenu : biologie (35 %), chimie (20 %), physique (25 %) et sciences de la terre (20 %). « Le cadre stipulait que les éléments scientifiques évaluaient les élèves de huitième année dans les trois domaines cognitifs : connaissance (35 %), application (35 %) et raisonnement (30 %) ».
Chez les français, « peu d’élèves atteignent le niveau avancé en France ». Le score de 625 est atteint par 4 % des élèves contre 10 % dans la moyenne des pays comparables (OCDE / UE) soit une augmentation d’un point par rapport à TIMSS2019. En revanche, la France se démarque par son groupe d’élève de niveau bas (score 400 à 475) : ils sont 15 % dans cette proportion contre 13% en France il y a 4 ans.
Qu’est-ce qu’un niveau élevé ?
Pour l’étude TIMSS, au niveau élevé, « les élèves appliquent leurs connaissances des cellules végétales et animales, connaissent des faits simples sur l’hérédité et raisonnent sur la dynamique simple des populations dans un écosystème. Les élèves peuvent appliquer leurs connaissances du corps humain ».
En chimie, ces élèves maîtrisent notamment la notation chimique. En physique, ils connaissent les propriétés de la matière, des électroaimants, de l’absorption et de la réflexion de la lumière et de la direction des forces communes. Enfin, ils peuvent appliquer leurs connaissances sur la relation entre le climat et la météo et aussi interpréter des modèles dans les données.
Sur les disciplines scientifiques, les Français sont meilleurs en géologie et physique qu’en biologie et chimie. 9 points au-dessus de la moyenne pour la physique mais 9 points en dessous de la moyenne en biologie. Faut-il y voir un effet de l’enseignement plus prononcé de la physique-chimie en 6ème, dont a bénéficié cette cohorte ? Dans « les sous-échelles », il est à noter que nos collégiens sont meilleurs dans le raisonnement scientifique (5 points au-dessus de la moyenne) que dans l’application des connaissances (5 points en-dessous). Le score pour le niveau de connaissances en sciences est de 487 contre 510 au Portugal ou encore 532 en Angleterre.
Les rapporteurs de l’étude TIMSS notent cependant que « ces sous-échelles ne sont basées que sur un sous-ensemble d’éléments d’évaluation, ce qui les rend un peu moins fiables que les résultats de la performance scientifique globale basés sur l’ensemble des éléments ».
22 % collégiens français ont peu de ressources à la maison
Comme pour TIMSS 2019, les écarts de réussite s’expliquent par différents facteurs comme la clarté des cours. Les élèves français sont ceux qui considèrent le moins souvent que leur cours est d’une grande clarté. L’étude fait aussi le lien entre le niveau socioéconomique des parents et la réussite en sciences. 22 % collégiens français de ce niveau ont peu de ressources éducatives à la maison contre une moyenne de 19%. 32% considèrent avoir accès à beaucoup de ressources (36% en moyenne OCDE/UE).
Julien Cabioch
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