« En mathématiques, à la rentrée 2024, le score moyen des garçons est supérieur à celui des filles, il s’élève à 254 points contre 244 pour les filles, soit une différence de 10 points », indique le rapport de la Depp sur les évaluations nationales en 4ème. Comme en 6ème, le lien entre le niveau de maîtrise et le profil social de l’établissement est aussi très marqué. Toutefois, les résultats des tests sont susceptibles d’avoir une influence sur les pratiques pédagogiques sur seulement 30 % des profs de maths.
Une logique de progression annuelle
Pour la seconde année, 788 550 collégiens de 4ème ont passé des évaluations nationales en français et en mathématiques. Le test numérique en maths dure 50 minutes et se compose de 103 items dont 62 identiques à 2023. Dans le rapport de la DEPP, il est précisé « que les exercices proposés aux élèves se réfèrent aux domaines 1 et 4 du socle et tiennent compte des attendus de fin d’année de 5ème ». La logique de cycle s’efface ainsi en revenant à des repères annuels de progression. Les collégiens ont été interrogés sur les nombres, le calcul, la géométrie, les grandeurs et l’organisation et gestion de données et les fonctions.
Que retenir des résultats ? Il est à noter que les familles reçoivent aussi le document qui indique le groupe de maîtrise dans lequel l’élève est positionné (groupe à besoins, fragile, satisfaisant) avec même une barre d’avancement pour le nombre de réponses exactes.
Dans le rapport, il est précisé les capacités des élèves dans les groupes mais pas ce qu’ils ne sont pas capables de faire. Par exemple, pour la résolution de problème, les élèves du groupe dit « à besoins » sont « potentiellement capables de résoudre des problèmes simples de proportionnalité, pour lesquels le coefficient est connu ou en utilisant un retour à l’unité ». Alors que les élèves qualifiés de satisfaisants « savent résoudre des problèmes à plusieurs étapes, dans différents domaines et nécessitant parfois de réaliser une figure ou d’avoir une bonne représentation mentale de la situation ».
Les données n-1 ont été ré-analysées
De leur côté, les enseignants et chefs d’établissements reçoivent un tableur des résultats « pour l’organisation de l’accompagnement personnalisé et la mise en place de groupes de besoins ou de renforcement dans les établissements ».
L’étude précise que les scores ont été standardisés avec une moyenne de 250 « qui n’a aucun valeur normative ». Les auteurs signalent aussi que « les données de l’évaluation de l’année précédente sont ré-analysées dans une perspective de comparaison ».
Le niveau global annoncé est quasi identique à 2023. « La répartition des élèves dans les groupes de performance est modifiée à la marge, avec une hausse de 1,0 point pour le groupe de performance le plus faible ». Comme pour les 6èmes, les auteurs ont réparti les élèves en 6 groupes en ordre croissant de performance. Les familles n’ont pas accès à ces données plus précises pour leur enfant.
De forts écarts entre les collégiens REP+ et le privé sous contrat
« En 2024, les élèves scolarisés en REP+ ont un score moyen de 215 points, soit 34 points de moins que les collèges hors éducation prioritaire. Cet écart est de 23 points entre les collèges REP et hors éducation prioritaire. Le score le plus important est de 268 points pour le secteur privé sous contrat ».
Le rapport souligne que les disparités de maîtrise sont également très marquées selon le profil social de l’établissement. « 56,7 % des élèves des collèges les moins favorisés appartiennent aux groupes les moins performants (11,1 % dans les groupes les plus performants) contre seulement 17,8 % parmi ceux des collèges les plus favorisés (43,8 % dans les groupes les plus performants) ».
Moins bon pour les filles
« En mathématiques, à la rentrée 2024, le score moyen des garçons est supérieur à celui des filles, il s’élève à 254 points contre 244 pour les filles, soit une différence de 10 points ». La différence filles-garçons est plus prononcée sur les items concernent l’organisation et gestion de données, fonctions.
« En termes de répartition dans les groupes, 31,8 % des garçons appartiennent aux groupes les moins performants, contre 37,0 % des filles. Par rapport à 2023, les filles sont plus nombreuses à appartenir à ces groupes, en augmentation de 1,4 point. À l’autre extrémité de l’échelle, 30,6 % des garçons appartiennent aux groupes les plus performants contre 23,1 % des filles ». Cet écart s’accentue encore au lycée (voir les résultats de 2nde).
Comment expliquer ces disparités ? Peut-être un début de réponse dans le questionnaire élèves adossé à cette évaluation. On apprend que « les filles montrent une confiance moins importante que les garçons (62,1 % contre 72,6 %) »…
Julien Cabioch
Télécharger les résultats des évaluations nationales en 4ème