Non content d’asphyxier l’école de la République en annonçant avant les débats dans l’hémicycle la suppression de 4000 postes sur le budget 2025 –portant ainsi à 10 000 suppressions depuis 2017–, l’actuel gouvernement porte un nouveau coup aux établissements avec l’économie de 5 milliards imposée aux collectivités locales.
En étranglant un peu plus les communes, départements et régions qui ont en charge pas moins de 63 000 bâtiments et leur fonctionnement soit un tiers du patrimoine public -écoles, collèges, lycées -, le gouvernement Barnier les enfonce un peu plus dans un contexte déjà dégradé depuis la suppression de la taxe d’habitation, la guerre en Ukraine et ses conséquences – coûts de l’énergie, inflation du prix des matières premières et des denrées alimentaires …-
De nombreuses collectivités ont d’ores et déjà annoncé – sans scrupules pour certaines, convenons-en – des coupes budgétaires dans les dotations de fonctionnement de collèges et de lycées, certaines allant même jusqu’à supprimer les subventions à des dispositifs pédagogiques – voyages et sorties scolaires, achat de matériel …-, suppressions qui vont immanquablement aggraver les inégalités entre établissements et entre élèves.
Tout aussi grave est la suppression annoncée pour 2025 du fonds de soutien au développement des activités périscolaires créé en 2013 par Vincent Peillon pour accompagner le passage de 4 jours à 4,5 jours de classe afin de financer les activités mises en place sur le temps scolaire libéré dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires.
Une réforme qui rappelons-le permet encore à ce jour aux élèves de 1200 communes d’accéder le plus souvent gratuitement à des activités artistiques, culturelles, sportives … Quand on connait les inégalités d’accès à ces pratiques entre les enfants et l’impact positif qu’elles peuvent avoir sur les apprentissages, on mesure l’importance d’un tel dispositif.
En annonçant aux sénateurs le 22 octobre dernier qu’il n’y aurait « pas de dispositif alternatif à partir de 2025 », la ministre de l’éducation Anne GENETET enterre définitivement cette réforme pourtant majeure dans la lutte contre les inégalités.
Au final ce gouvernement entérine et assume la dégradation de notre système d’enseignement public : suppression de postes, étranglement des collectivités en première ligne pour le financement des établissements scolaires, coup fatal porté à la réforme des rythmes scolaires …
Le 1er octobre dernier, dans son discours de politique générale, Michel Barnier déclamait avec emphase : « L’école, voilà qui reste la priorité ! »
On a bien compris qu’il n’en est rien.
Définitivement rien.
Yannick Trigance
Conseiller régional Île de France
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