C’est reparti après cette pause automnale. Et surtout après une énième attaque contre les services publics. Lourd de sens et de préjugés anti-fonctionnaires, le missile est venu du ministère … de la Fonction publique. Le ministre Guillaume Kasbarian évoque un – prétendu – « absentéisme » des professeur.es.
C’est reparti aussi avec la ministre de l’Éducation nationale Anne Genetet, la 5e ministre Rue de Grenelle depuis 2022. La ministre Anne Genetet disait garder le cap, mais ralentir le rythme des réformes. Or qu’en est-il ? Quand elle annonce un acte II du choc des savoirs, que les réformes prévues continuent d’être, décrétées et appliquées malgré les critiques et le mal-être qui s’installe entre le ministère et ses personnels ?
C’est reparti pour l’acte II du choc des savoirs, alors même que l’acte I avait pourtant révélé ses limites dès les premières semaines de la rentrée.
C’est donc reparti, après des vacances d’automne durant lesquelles a été publié un énième changement de programmes pour le 1er degré applicable à la rentrée. Le Ministère a également publié les résultats des évaluations nationales du 1er degré dont il se satisfait malgré des résultats contrastés.
Après une rentrée 2024 qui a encore démontré la réalité des personnels engagés au quotidien pour les élèves malgré tout…
Sans ministre de plein pouvoir, la rentrée a démontré la réalité de l’École, de ses personnels engagés pour la réussite des élèves. La rentrée scolaire s’était ouverte avec un gouvernement démissionnaire après une année scolaire qui aura vu 4 ministres Rue de Grenelle. La ministre Anne Genetet a d’emblée annoncé le maintien du cap : celle d’une vision avec la mise en œuvre du projet Barnier-Macron. Et celle d’une continuité, pourtant rejetée par une large majorité des personnels.
Des personnels engagés pour leurs élèves, opposés aux groupes de niveaux Acte I
La mesure phare des groupes de niveaux du choc des savoirs n’a pas été appliquée par tous les établissements, ni évaluée. La non-application de cette mesure séparatiste a démontré la force, le sens tout comme la cohérence et cohésion d’une communauté éducative attachée au Commun et à l’école de toutes et tous ensemble. Alors même que l’ambition de mixité sociale et scolaire a été abandonnée par le gouvernement actuel, et ce malgré les écarts qui se creusent, notamment entre les secteurs publics et privés.
Malgré le choc du manque des moyens et la dégradation en cours
Le choc de la rentrée a été celui des moyens avec un budget 2025 qui annonce près de 4000 suppressions de postes dans un moment de crise inédite de l’École. A ces suppressions de postes qui empêchent une amélioration nécessaire et attendue des conditions d’enseignement et de travail s’ajoute une baisse des moyens aux collectivités qui aura des effets sur les dotations des établissements scolaires.
Malgré l’absence de réelle amélioration salariale pour l’ensemble des personnels, alors que les métiers connaissent une crise d’attractivité et de recrutement inédite et persistante.
Malgré le choc des mots « absentéisme », mots et maux qui participent et nourrissent le profbashing avec des fake news. Car s’il arrive aux professeurs d’être malades, alors ils sont « absents » et non « absentéistes ». Ils sont d’ailleurs moins absents en moyenne que les salariés du privé. Quand le ministre de la Fonction publique veut passer d’un jour à 3 jours de carence pour des professeurs, justifiant cette mesure par leur « absentéisme », non seulement cela est insultant mais également une mesure de double-peine pour des fonctionnaires déjà payés en moyenne moins que leurs homologues de catégories A. Par ailleurs, le ministre ne mentionne pas que contrairement aux salariés du privé, les jours de carence ne sont pas pris en charge par la mutuelle.
Malgré tout, et parfois envers et contre tout, bonne reprise à tous les personnels engagés dans la vie de l’École !
Djéhanne Gani
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