La ministre démissionnaire multiplie les déplacements durant cette semaine de rentrée. Lundi 2 septembre, Nicole Belloubet s’est rendue dans deux écoles à Bourg-la-Reine et à Orléans. Mardi 3 septembre, elle était dans un lycée professionnel francilien et dans un collège de Massy. Pour la rentrée, la ministre de l’Éducation nationale démissionnaire met l’accent sur la pause numérique, mais passe sous silence la réforme du choc des savoirs, que beaucoup auraient aimé mettre sur pause…
Un déplacement pour la pause numérique
La communauté éducative, familles comme personnels des établissements scolaires, ne combattent pas, voire encouragent la pause numérique des élèves. La ministre démissionnaire a choisi son combat de la journée avec stratégie : elle s’est rendue dans un collège de Massy qui expérimente la pause numérique. Le collège fait donc partie des près de 200 établissements qui expérimentent « la pause numérique ». Nicole Belloubet a échangé avec l’équipe et les élèves de 6e. Lors du micro tendu avec les journalistes, elle « rappelle les objectifs de cette pause numérique : c’est permettre à nos élèves pendant le temps scolaire au collège ou à l’école d’avoir une meilleure concentration. C’est également leur donner la possibilité d’avoir des liens avec leurs camarades pendant les temps qui ne sont pas les temps de classe et c’est aussi de lutter contre le phénomène de harcèlement qui se déroule sur les réseaux sociaux pendant les temps scolaires ».
Sur ce point, la ministre démissionnaire, qui avait pris ses distances avec les réformes engagées par Gabriel Attal, rejoint son prédécesseur de la Rue de Grenelle. Le ministère de l’Éducation nationale a lancé à l’occasion de la rentrée une campagne de lutte contre le harcèlement à l’école, un combat également porté par le ministre Attal. Il l’a rappelé et réaffirmé lors de son déplacement dans une école à Issy-les-Moulineaux (92) le jour de la rentrée.
Une généralisation progressive
Lors de ce déplacement, la ministre apporte une nuance sur le calendrier de la généralisation de l’expérimentation. La semaine précédente, lors de sa conférence de presse de rentrée, elle avait évoqué une généralisation à partir de 2025. A Massy (91), elle apporte plus de souplesse et parle d’une généralisation progressive après « un bilan de cette expérimentation en termes de qualité de vie dans un établissement scolaire, en termes de fonctionnement (…), et avec les collectivités territoriales ».
En effet, l’aspect pratique de mise en œuvre de cette mesure devra être étudié et expérimenté. Dans le collège de Massy, les élèves de 6è déposeront leur téléphone portable dans une mallette lors de la première heure de cours. Les téléphones leur seront rendus par le professeur à la fin de leur dernière heure de cours. Les mallettes fermées à clé seront rangées dans une armoire fermée, à proximité du bureau de la direction du collège. L’équipe éducative du collège accueille cette expérimentation de manière positive. Petite précision, de taille : ce collège est un collège neuf qui n’accueille cette année qu’une cohorte de 6ème. C’est un aspect pratique qui a sans doute son importance pour l’aspect organisationnel…
Le climat scolaire, le bien-être et la réussite de l’élève sont des objectifs ministériels qui motivent cette « pause numérique ». Ces objectifs sont également portés par l’ensemble de la communauté éducative. Ce sont aussi les raisons du rejet des groupes de niveaux qui trient les élèves, autre nouveauté de la rentrée pour tous les élèves de 6e -et 5e- en mathématiques et français. Mais ce n’était pas à l’ordre du jour du déplacement de la ministre démissionnaire. Mais où sera-t-elle demain ?
Djéhanne Gani