Trois ans après la chute de Kaboul et l’arrivée des talibans au pouvoir, l’UNESCO publie de nouvelles données qui témoignent de la gravité de la situation éducative en Afghanistan : selon leurs chiffres, 80% des Afghanes en âge de fréquenter l’école en sont privées. L’Afghanistan est le seul pays au monde où les filles sont privées d’éducation après l’âge de 12 ans. Eric Cheysson, président de l’association humanitaire Chaine de l’espoir parle de « féminicide social ». L’UNESCO s’alarme des conséquences néfastes de cette déscolarisation de plus en plus massive et craint une hausse du travail des enfants et des mariages précoces. L’UNESCO livre également des chiffres préoccupants dans l’enseignement supérieur, avec une baisse de moitié (53%) du nombre d’étudiants inscrits dans les universités depuis 2021.
L’UNESCO appelle la communauté internationale à maintenir sa mobilisation pour le droit à l’éducation des filles en Afghanistan
« L’Afghanistan est aujourd’hui le seul pays au monde à interdire l’accès à l’éducation aux filles de plus de 12 ans et aux femmes. Cette situation doit tous nous interpeller », déclare Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO. « Le droit à l’éducation ne peut souffrir d’aucune négociation et d’aucun compromis. La communauté internationale doit rester pleinement mobilisée pour obtenir la réouverture inconditionnelle des écoles et des universités aux filles et femmes afghanes », appelle-t-elle dans un communiqué de presse.
1,4 million de filles toujours interdites d’école par les autorités de facto.
Depuis 2021, en plus de mener un plaidoyer international pour le retour des Afghanes à l’école, l’UNESCO travaille avec ses partenaires pour développer des modes d’apprentissage alternatifs et des programmes fondés sur l’implication des communautés locales dans 20 provinces du pays pour dispenser des cours d’alphabétisation. L’UNESCO rappelle que rien ne peut remplacer l’école. La Directrice générale, appelle la communauté internationale à maintenir sa mobilisation pour un rétablissement plein et entier du droit à l’éducation des filles et des femmes en Afghanistan.
Djéhanne Gani