Mercredi 28 août 2024, le syndicat de l’enseignement professionnel public, le SNUEP-FSU a tenu sa conférence de presse. Pour le syndicat, « le lycée professionnel subit depuis 2017 de plein fouet la politique dévastatrice » du président Macron. Pour le secrétaire général du SNUEP, Axel Benoist, il y a une « méconnaissance complète du lycée professionnel » du ministère. Aujourd’hui, « lycée professionnel a besoin d’un plan d’investissement massif » affirme Axel Benoist.
« Une perte globale » de 170 heures pour les lycéens
Le syndicat déplore la perte de l’équivalent de 6 semaines de cours et « une perte globale de 170 heures » pour les lycéens. Le SNUEP dénonce le parcours différencié de terminale, « alibi pour faire basculer les jeunes des lycées pros vers l’apprentissage et restreindre leur souhait de poursuite d’études ». Il réclame le rétablissement des heures supprimées depuis 2017.
Des réformes rejetées
Axel Benoist exige que soient rétablies « les heures d’enseignement général, les temps de formation professionnelle ». Les différentes mesures du ministère sont rejetées par le syndicat : le pacte, la méthode d’élaboration d’une nouvelle carte de formation.
Pour le SNUEP, le « lieu de naissance ne doit pas déterminer le métier ». Il rappelle que la mobilité géographique n’est pas facile quand on a 15 ans. Le secrétaire général dénonce la logique d’« amener les élèves au travail ». Il poursuit : « il faut que les élèves aient les choix de leur orientation, pr obtenir un 1er diplôme ».
Quant au pacte, il juge qu’ « il y a un refus des personnels, la ministre doit l’entendre ». Il propose que « les moyens soient transférés à l’ensemble des personnels » et qu’ « il faut augmenter les enseignants de 10% ».
« Un abandon pur et simple » de la Prépa Seconde
Le SNUEP demande « l’abandon pur et simple » des Prépa Seconde avec un redéploiement des moyens vers les classes de 2nde de lycée professionnel. Sans budget supplémentaire, « il y a des moyens qui peuvent être réorientés » insiste le syndicat de la voie professionnel.
1 milliard de l’apprentissage pour le lycée professionnel
Les secrétaires nationaux du SNUEP-FSU exigent un redéploiement des subventions de l’apprentissage vers le lycée professionnel. « En supprimant les subventions à l’apprentissage que Bruno Le Maire lui-même suggère de réduire, 1 milliard d’euros peuvent être investis en 2025 pour l’enseignement professionnel » estime le syndicat.
Axel Benoist fustige la politique du « moins d’École » au profit de l’entreprise. Il souligne les nombreuses ruptures de contrat des apprentis, qui sont souvent suivies de l’abandon des qualifications. Le Secrétaire général conclut : « ce sont des jeunes qui n’auront pas de qualification ».
Djéhanne Gani