80 ans après son assassinat par la milice d’extrême-droite, les amis de Jean Zay lui ont rendu hommage jeudi 20 juin au Panthéon, lieu de mémoire et de transmission. Cette cérémonie était placée sous ce double signe : le souvenir de Jean Zay comme l’appel à la résistance combattante dans un contexte politique délétère. A l’heure où un Nouveau Front Populaire se forme face au péril de l’extrême-droite au pouvoir, la mémoire du ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-arts du Front populaire est d’une actualité brûlante.
Jean Zay, ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-arts sous le Front populaire
Jean Zay (1904-1944) a été ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-Arts sous le Front populaire. D’origine juive par son père, de culture protestante par sa mère et sa femme, franc maçon et libre penseur, ministre du Front populaire, il incarnait toutes les détestations de l’extrême-droite. Sans cesse attaqué par l’extrême-droite, il a été emprisonné sous Vichy et tué par la milice. Ministre de l’émancipation, il a prolongé la scolarité obligatoire dans la perspective de la démocratisation de l’école. Attaché à l’éducation populaire, il a développé les colonies de vacances, les loisirs éducatifs, il a intégré l’éducation physique et sportive dans le programme. Il a également promu la culture et son accessibilité pour tous, et un des acteurs de la création du Festival de cannes en 1939. Jean Zay, a été un partisan de l’union de la gauche et un fervent défenseur de l’École, ciment d’un République sociale. L’hommage rendu au Panthéon s’inscrit dans un contexte politique qui convoque l’Histoire et ses leçons.
Jean Zay, l’esprit de résistance
Dans sa prise de parole, la fille de Jean Zay, Hélène Mouchard Zay, a rappelé l’esprit de résistance de son père. Elle rappelle qu’« on peut résister avant l’heure, qu’il faut résister sans attendre que la catastrophe soit là, avant que les trains déportent vers Auschwitz. Résister quand on peut encore le faire. » 80 ans après l’assassinat de son père, elle interroge notre capacité individuelle comme collective à reconnaître les signes avant-coureurs de la catastrophe.
Djéhanne Gani