Pour IDFO, les stages de seconde sont « avant tout à un objectif de communication lancée par le Ministre Attal », « sans tenir compte des conditions réalistes de mise en œuvre par les lycées ».
Pour le syndicat des chef·fes d’établissement, ces stages annoncent une « nouvelle dégradation des conditions de travail des équipes de direction ». « Au-delà de l’indispensable pilotage du dispositif de nombreux proviseurs et proviseurs adjoints se voient contraints de procéder eux- mêmes à la vérification des conventions parce qu’ils sont attentifs à ne pas surcharger leurs secrétariats de scolarité. La sollicitation des professeurs principaux a été rendue difficile en l’absence de moyens dédiés pour rétribuer cette charge nouvelle. Des pactes mission auraient pu judicieusement être proposés si la possibilité de donner des pactes en fin d’année n’avait pas été subitement supprimée par le Ministère, nous privant de fait d’un levier utile de pilotage. Les équipes de direction des lycées ont déjà bien en tête que la charge de professeur principal de seconde, pas forcément convoitée par les enseignants, ne doit pas devenir un repoussoir ».
Autre inquiétude d’IDFO, le manque de places en stage pour ces élèves. « Dans de nombreux lycées moins de la moitié des élèves ont à cette heure pu faire signer une convention, souvent moins », alerte le syndicat. « Les établissements scolarisant des jeunes de milieux populaires sont particulièrement concernés. Des dates uniques s’imposant à tous les élèves de seconde provoquent un engorgement et une forme de concurrence entre les élèves dans les zones urbaines. La plateforme propose peu de solutions. Conscient de la difficulté, des recteurs sollicitent les établissements scolaires pour accueillir des stagiaires. Pour ce qui nous concerne, nous avons du mal à voir le sens qu’il y a pour le projet d’orientation d’un élève de passer 15 jours dans un collège, un lycée ou une école ».
« Il faut être réaliste, les lycées ne seront pas en capacité d’accueillir tous les élèves qui n’auront pas trouvé de stage faute de locaux et de surveillants suffisants en nombre », conclut le syndicat qui appelle le ministère à ne pas « se décharger de sa responsabilité sur les chefs d’établissement » et à « indiquer clairement que tous les élèves qui n’auront pas de stage ne pourront pas être pris en charge dans les lycées ». « Il doit aussi imaginer une solution de substitution à cette absence de stage pour solutionner une difficulté qu’il a lui-même créée ».