Le 7 mai dernier, les syndicats ont interrogé le ministère sur la façon dont ce dernier aller faire les économies demandées par Bercy après le fiasco de la tentative de récupération des HSE et IMP que le Café pédagogique avait révélé. « Pour l’instant, les économies portent sur les programmes “Vie de l’élève”, « Enseignement scolaire public du premier degré », « Enseignement scolaire public du second degré », « Enseignement privé du premier et du second degré », « Soutien de la politique de l’éducation nationale », “Enseignement technique agricole » » écrit Sud éducation dans un communiqué. « Les leviers d’économie hors masse salariale portent sur l’enseignement scolaire et le soutien à la politique éducative, sur des économies sur l’immobilier et l’informatique, sur le transfert des AESH sur le budget de la masse salariale avec leur passage en CDI ».
Si le ministère a reculé sur les HSE pour cette fin d’année, Sophie Vénétitay, du Snes-FSU, rien ne prédit qu’elles ne seront pas touchées à la rentrée prochaine. « Nous avons eu confirmation que le retour des HSE dans les EPLE ne concernait « que » le troisième trimestre », nous dit-elle. « On en revient donc à la case départ, il reste bien 130 millions d’euros à trouver sur l’année civile 2024 ».
Une inquiétude par Sud éducation qui craint « une baisse du volume des HSE à la rentrée 2024 qui ne se traduira pas par une transformation de ces heures en heures postes, mais par leur diminution au profit du dispositif Pacte avec des ajustements réglementaires – sécabilité de la première part dans le second degré pour les remplacements de courte durée et rémunération via le Pacte des référents harcèlement dans le premier degré ».
Le SNU, qui devrait être écourté de deux jours pour faire des économies, devrait voir son budget plafonné à 120 millions d’euros. Sud éducation et le Snes-FSU appellent à l’abandon du dispositif.
Le Pacte, pour lequel Emmanuel Macron a annoncé, une rallonge de 98 millions devrait évoluer réglementairement. La première brique, les RCP – remplacement de courte durée – deviendrait sécable (passage à 9 heures). « Par ailleurs, pour la rémunération des référents harcèlement, dans le 1er degré, cela se fera par le Pacte et dans le second degré par une IMP », nous indique Sophie Vénétitay.
SUD éducation indique avoir exprimé « son inquiétude quant au devenir de la réforme de la formation initiale lors de ce CSA ». « Le passage du concours à bac+3 est une avancée encore faut-il que la réforme soit mise en œuvre dans des conditions qui permettent la concertation et respectent les conditions de travail des personnels des Inspe et qu’elle soit financée. Or, à l’heure actuelle, le ministère est incapable d’indiquer comment sera financée cette réforme pourtant coûteuse », écrit le syndicat.
Lilia Ben Hamouda