Pour la FSU-SNUipp, les cycles 1 et 2 ne sont rien d’autre qu’une tentative de « formatage » des élèves par les programmes et de mise sous tutelle des pratiques enseignantes.
« La structure des projets de programmes est réalisée comme si tous les élèves apprenaient en même temps au même moment. Le Conseil supérieur des programmes se base sur un modèle d’élève standardisé, envisageant des classes où tout le monde progresse au même rythme, dicté par des évaluations standardisées. Quid de ceux et celles qui ne suivraient pas le rythme imposé ?
Par ailleurs, la prise en compte d’éventuelles difficultés en français est renvoyée à une prise en charge dans “de petits groupes de compétences” pour le cycle 1 et en dehors du temps scolaire, lors des APC, pour le cycle 2. La classe n’est donc pas considérée comme le lieu de prévention des difficultés. Il y a là une totale méconnaissance du terrain mais également un profond mépris de la professionnalité enseignante.
Les élèves, à commencer par les plus éloignés de la culture scolaire, vont pâtir de ce formatage accompagné d’évaluations, elles aussi standardisées. Avancer dans ses apprentissages est un processus qui se construit par l’élève en relation avec l’enseignant·e et ses pairs. A l’heure actuelle, grâce à des entrées différenciées, des méthodes variées, des élèves en situation de fragilité ne sont pas mis en échec.
Avec ces nouveaux programmes auxquels on ajoutera la normalisation des pratiques dans des manuels labellisés, les conditions de travail des personnels seront détériorées par un contrôle renforcé de l’institution et les élèves seront davantage mis en difficulté ».