C’est la rentrée pour les élèves de la zone C. Pas tous. Tout comme le 26 février dernier, l’intersyndicale éducation de la Seine-Saint-Denis a appelé les enseignants et enseignantes à ne pas reprendre le chemin de l’école tant que leurs revendications ne sont pas entendues. « 3,5 milliards d’euros pour les JO en Seine- Saint-Denis », mais toujours pas de plan d’urgence pour l’école publique du 93 s’indigne les organisations syndicales.
Reçue par Matignon, puis par la ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, Nicole Belloubet, l’intersyndicale 93 campe sur ses positions. « Après deux mois de mobilisation et cinq audiences, un zéro pointé en guise de moyens : il n’y aura pas de rentrée le 22 avril en Seine-Saint-Denis ! », écrivent les organisations syndicales dans un communiqué. « Depuis bientôt deux mois, à l’appel de l’intersyndicale FSU, CGT Éduc’action, Sud éducation et CNT éducation, une mobilisation aussi puissante qu’historique rassemble élèves, parents, personnels et élu·es de la Seine-Saint-Denis pour exiger un plan d’urgence pour l’école publique, contre le « choc des savoirs ». Depuis le 26 février 2024, dans le département le plus jeune, mais aussi le plus pauvre de l’Hexagone, la communauté éducative se mobilise par milliers pour demander l’égalité réelle des droits pour tou·tes les élèves. Ainsi, 70 à 80 % des professionnel·les de l’éducation du 93 ont participé aux journées de grève ».
« Alors que l’audience à Matignon, mercredi 10 avril, laissait présager des annonces concrètes en réponse aux revendications de la communauté éducative de la Seine-Saint-Denis, la ministre n’a pris aucun engagement en termes de moyens », ajoutent les syndicats. « Ses seules pistes de réflexion concernent les collèges, oubliant ainsi les écoles et les lycées. Quant aux 5 200 postes que la communauté éducative exige, Grenelle n’en aurait « pas les moyens », et le ministère aurait besoin d’un mois supplémentaire pour affiner ces annonces qui s’avèrent d’ores et déjà insuffisantes ».
Plusieurs autres départements appellent aussi à la grève en ce jour de rentrée pour marquer leur opposition à la mesure emblématique du choc des savoirs.