Alors qu’Emmanuel Macron annonce une rallonge budgétaire de 98 millions d’euros pour le Pacte à la rentrée prochaine, le Café pédagogique apprend que les rectorats récupèrent tous les budgets dédiés, à ce même Pacte, non consommés au 5 avril.
En effet, les recteurs ont envoyé un mail aux chefs d’établissement jeudi et aujourd’hui, vendredi, demandant d’arrêter d’attribuer des briques de pactes. « Compte tenu de l’avancement de l’année scolaire, de la dynamique observée et afin d’éviter d’attribuer de nouvelles missions qui ne pourraient pas être accomplies d’ici la fin de l’année scolaire, nous vous remercions de ne plus attribuer de nouvelles parts pour le reste de l’année scolaire à couvrir », écrit, par exemple, le recteur lillois « qui annonce qu’une procédure de reprise des parts non attribuées à ce jour est effectuée par mes services ».
Interrogé, le ministère assure que le « pacte est victime de son succès » et que les recteurs ont juste alerté sur le fait de ne pas anticiper de nouvelles dépenses. Une version démentie par les syndicats de chefs d’établissement. Pourtant, sur le terrain, c’est loin d’être la réalité. Dans un établissement, 27 pactes étaient alloués, seulement 7 ont été utilisés au 4 avril. Le 5 avril, il ne lui en restait plus.
« Cela ne correspond pas aux remontées que nous avons », nous confie Agnès Andersen de ID FO. « Plusieurs établissements, et ce dans plusieurs académies , nous disent que leur dotation n’était pas à zéro ».
Le snU.pden-FSU, syndicat des chefs d’établissements, qui continue de dénoncer « les principes des pactes », dit ne pouvoir accepter « la soudaineté de l’annonce sans qu’aucune alerte n’ait été faite au préalable », « la rupture d’égalité entre académies, puisque certains rectorats ont informé hier les PERDIR, leur laissant la possibilité de procéder à des attributions de pactes de dernière minute » ainsi que « le fait que vous considéreriez que l’année scolaire se termine le 4 avril : oui, les établissements scolaires continuent à fonctionner jusqu’en juillet, oui, ils ont des besoins qui ne seront pas couverts faute de moyens (devoirs faits, RCD, projets divers) ». Même colère chez ID-FO. « Dans plusieurs académies les collègues ont découvert qu’il n’avait plus d’enveloppe pour le pacte ce matin, sans en avoir été informé avant », s’exaspère la secrétaire générale. « Tout cela au moment où l’on doit mettre en place les stages de seconde. C’est une charge de travail importante pour les professeurs, ça mérite une rémunération ».