Dans une récente note, la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) donne à voir l’évolution d’effectifs des écoles primaires. À la rentrée 2024, le nombre d’élèves dans le premier degré s’établirait à 6 273 000. Il serait en baisse de 66 900 élèves, c’était 82 900 de moins aux rentrées 2022 et 2023. « La baisse devrait se poursuivre aux rentrées suivantes, pour atteindre un effectif prévisionnel de 5 993 100 élèves à la rentrée 2028, soit 346 800 élèves de moins qu’à la rentrée 2023 », indique l’auteur. Si le nombre d’élèves scolarisé dans l’enseignement public diminue, c’est aussi le cas de celui de l’enseignement privé sous contrat – dans des proportions identiques.
« Les prévisions d’effectifs d’élèves scolarisés aux rentrées de 2024 à 2028 reposent sur les évolutions démographiques, déterminant principal des variations attendues, et sur les conséquences des politiques éducatives mises en place », note le service statistique du ministère. Il précise que l’école élémentaire perdrait 2,5 fois plus d’élèves que la maternelle sur cinq ans, soit 252 600 contre 99 600 élèves. La Depp prévoit aussi une hausse de la scolarisation des enfants de 2 ans. Mais rien d’extraordinaire, + 100 élèves pour 2024.
Pour ce qui des prévisions en élémentaire, les prévisions du service statistique actent d’ores et déjà une variation du taux de redoublement dans le secteur public. « L’hypothèse retenue table sur une légère hausse des taux de redoublement à la rentrée 2024 (hausse de 10 % du taux de redoublement dans les niveaux allant du CP au CM1 et de 19 % du taux de redoublement en CM2) suivi d’une stabilisation de ces taux aux rentrées 2025 à 2028. Avec l’entrée en vigueur progressive de nouvelles mesures relatives à la politique éducative (mesure 19 du Plan « choc des savoirs »), les taux de redoublement devraient augmenter au cours des prochaines rentrées, en particulier en CM2, année charnière avant l’entrée au collège ». Une hausse déjà enrayée, mais dans une moindre mesure à la rentrée 2018, « conséquence de la modification des dispositions relatives au redoublement en février 2018 (+ 0,8 point en CP, + 0,9 point en CE1 et + 0,7 point en CE2) ».
On notera le manque de lisibilité des chiffres présentés par la DEPP sur cette question dans l’enseignement privé sous contrat.
Concernant les effectifs, en maternelle, la part du privé sous contrat a augmenté progressivement depuis 2016 chez les 2 ans, + 3,7 points. Sur cette période, ce taux est resté stable chez les 3-5 ans, proche de 12,0 % . « La baisse des effectifs du secteur privé sous contrat observée à la rentrée 2023 se poursuivrait à la rentrée 2024 (- 9 200 élèves en 2024 après – 5 200 en 2023) », précise la note. « Elle continuerait jusqu’à la rentrée 2028 où le nombre d’élèves scolarisés dans le secteur privé sous contrat s’établirait à 805 900, soit 47 500 élèves de moins qu’à la rentrée 2023 ».
À la rentrée 2028, ce seront 87 300 élèves de moins qu’à la rentrée 2023 que compterait le niveau de l’école maternelle dans le secteur public et 12 300 de moins dans le secteur privé sous contrat, soit une baisse de 4,4 % des effectifs dans chacun de ces secteurs. En élémentaire, les effectifs seraient en baisse de 217 100 élèves (- 6,3 %) dans le secteur public et de 35 600 élèves (- 6,3 %) dans le secteur privé sous contrat sur la même période.
Sur la question de l’inclusion, alors que le gouvernement promet un Acte II de l’école inclusive, ce seront seulement 5 400 élèves de plus qui seront scolarisés en milieu ordinaire avec l’appui d’une unité localisée pour l’inclusion scolaire (ULIS-école) en 2028. Cela semble loin d’être suffisant au regard des besoins exprimés sur le terrain.
Lilia Ben Hamouda