150 lycées franciliens seraient vétustes, soit près d’un tiers du parc d’établissements dont la gestion dépend de la région Ile-de-France. Yannick Trigance, conseiller régional, dénonce les « grands discours et déclarations d’autosatisfaction » de la plus riche région e France qui ne trompent plus personne. « Laisser perdurer ce délabrement de nos lycées constitue une rupture de la promesse républicaine du droit à la réussite pour tous nos jeunes et dégrade la qualité du service public d’enseignement », écrit-il dans cette tribune.
En Ile-de-France, la liste des lycées franciliens insalubres et à l’abandon ne cesse de s’allonger : Lycée Paul Eluard à Saint-Denis, lycée polyvalent de Cachan, lycée Jean Rostand à Mantes-la-Jolie, lycée Jacques Amyot de Melun, lycée Simone Signoret de Vaux-le-Pénil, lycée Blaise Cendrars de Sevran….
Selon un audit relayé par des journalistes de France 2, 150 lycées seraient vétustes sur les 470 que compte la Région, soit plus d’un lycée sur trois.
Face à des conditions de travail et d’apprentissage devenues totalement impossibles, voire dangereuses, les enseignants, agents et lycéen·nes alertent chaque jour et depuis des mois la présidente de la région Valérie Pécresse et son vice-président, notamment via des vidéos sur les réseaux sociaux.
C’est ainsi qu’une vidéo postée il y a quelques jours sur un réseau social pour dénoncer des conditions d’insalubrité au lycée Blaise Cendrars à Sevran en Seine-Saint-Denis a été visionnée plus d’un million de fois.
Droits de retrait, grèves, manifestations, pétitions… depuis la rentrée de septembre dernier, les alertent ne cessent de se multiplier sans aucune prise en compte sérieuse de ces situations qui ne cessent de se dégrader.
Malgré de multiples alertes sous forme de courriers, communiqués, interventions de parents, syndicats, élu.es régionaux relayant l’urgence et la gravité de nombreuses situations partout en Île-de-France, la majorité régionale reste sourde, convaincue dans une indifférence coupable que tout va bien dans le meilleur des mondes et qu’un « plan d’urgence » est en cours.
Mais alors, le corps enseignant, les parents et les lycéens mentiraient-ils ? Plus de huit années après son arrivée aux responsabilités, Madame Pecresse et sa majorité osent encore renvoyer la responsabilité de cette situation à la majorité de gauche qui l’a précédée !
Que n’a-t-elle fait depuis 8 années qu’ils sont aux responsabilités ?
Les grands discours et déclarations d’autosatisfaction ne trompent plus personne et ne résistent pas à la dramatique réalité que vivent les lycéen·nes francilien·nes et les équipes éducatives : c’est ainsi que les très nombreux articles et reportages ne cessent de se multiplier depuis plusieurs semaines dans la presse régionale et nationale.
Alors que cette Région est la plus riche de France, laisser perdurer ce délabrement de nos lycées constitue une rupture de la promesse républicaine du droit à la réussite pour tous nos jeunes et dégrade la qualité du service public d’enseignement.
Au-delà des mots et des effets de manche, il est grand temps pour la présidente de la région de prendre la juste mesure de la situation en mettant en œuvre un véritable plan de réhabilitation et de maintenance des lycées, en acceptant d’être à l’écoute des équipes éducatives et des lycéen·nes pour répondre à leur détresse et aux besoins immédiats des établissements qui aujourd’hui ne peuvent plus accueillir dans des conditions dignes, sécures et propices aux apprentissages.
Enfin, il y a urgence à convoquer un Conseil Inter académique de l’Éducation Nationale –instance trop rarement réunie- pour aborder l’ensemble de ces situations dramatiques et pour que Madame Pécresse et son vice-président présentent aux membres du CIEN, acteurs de l’éducation, des mesures concrètes aux problématiques que rencontrent les lycées vétustes ainsi qu’un réel plan d’urgence pour 2024 afin d’agir au plus vite et de rétablir la sérénité dans tous les lycées franciliens.
Il y a urgence.
Yannick TRIGANCE
Conseiller régional Ile-de-France