Si la lutte contre le harcèlement à l’école a été renforcée, les violences sexuelles commises par des élèves, elles, passent largement sous les radars.
Pourtant, selon un sondage d’Opinion Way sorti en janvier, 1/4 des femmes entre 13 et 25 ans ont été victime de violence sexiste et sexuelle, et parmi elles, 7% d’agression sexuelle et 3% de viol. Après une enquête d’un an, Politis a pu sonder l’embarras partagé par de nombreux professionnels de l’Éducation nationale, largement dépassés par ce phénomène. Dépourvus de formation, gêné par un regard moralisateur sur la sexualité des jeunes, ils naviguent à vue et commettent, souvent, des erreurs. Élève agresseur non-suspendu, jugement sur l’attitude supposée de la victime, inertie de l’administration : les dérives s’accumulent, laissant des jeunes femmes, des jeunes hommes et des familles souvent sans solution. Alors que les Metoo surgissent dans tous les pans de la société, et depuis plusieurs mois, au cinéma, un Metoo à l’école s’ébauche et oblige l’Éducation nationale à se remettre en question sur la manière dont elle appréhende le consentement, les masculinités virilistes à l’œuvre et plus largement la sexualité des jeunes.