Dans de nombreuses académies, les équipes pédagogiques s’organisent pour dire non au choc des savoirs et aux suppressions de postes pour la prochaine rentrée. Le Café pédagogique vous propose de jeter un œil à ce qui se passe dans l’académie abritant la cité phocéenne.
L’appel à la grève et aux manifestations du premier février avait eu dans l’académie un fort écho avec des taux de grévistes dépassant les 50 % dans les collèges et le premier degré.
Ces annonces régulières – de réforme de structures, de réduction budgétaire – ébranlent profondément une profession régulièrement mobilisée.
Certains pensaient à tort que le long mouvement social- et son échec de fait – contre la réforme des retraites allait décourager pour longtemps les enseignant.es.
Depuis les annonces faites par le Ministre Attal, les déclarations outrancières contre l’école publique de l’éphémère Amélie Oudéa-Castéra, et les confirmations de Nicole Belloubet, la colère est profonde.
Dans les Bouches-du-Rhône, la section départementale du Comité Social d’Administration annonçait la semaine dernière le gel de la création de postes dans le premier degré, malgré une crise profonde du remplacement des PE absents et le déficit criant de moyens pour l’école inclusive.
Le lendemain, c’était autour du Comité Départemental de l’Éducation Nationale (CDEN) de se réunir. Les 38 postes d’enseignants pour 450 élèves supplémentaires – alors que les établissements voient la taille des classes et des groupes régulièrement augmenter – n’ont pas calmé la colère des principaux concernés.
Dans plusieurs établissements – collège Vallon des Pins et Elsa Triolet dans les quartiers nord, collège Anatole France en centre-ville, collège André Malraux, un climat de mobilisation sur la longue durée s’installe, souvent en lien avec les associations de parents d’élèves. Dans d’autres établissements de la ville et du département les salles des profs imaginent des dispositifs complémentaires à la grève (Petit Prince à Gignac, lycée Vauvenargues à Aix-en-Provence, collèges Thiers et Longchamp à Marseille). Dans les autres départements de l’académie la situation est identique (Collèges Barbara Hendrix à Orange, lycée Aubanel à Avignon, Henri Laugier à Forcalquier).
Certains signes ne trompent pas dans ce qui est en train de se mettre en place, malgré le fait que tout cela se déroule à quelques jours des vacances scolaires de la zone B. Toutes ces actions se font dans l’unité la plus large, les rares syndicats qui justifiaient le choc des savoirs font marche arrière, ces actions s’inscrivent dans la durée et cherchent des points d’appui lors des rendez-vous nationaux (grève de la fonction publique du 19 mars par exemple), les parents d’élèves s’associent à cette protestation.
La politique brutale du gouvernement, les errements budgétaires ne peuvent qu’entraîner l’émergence de tels mouvements. Celles et ceux qui font l’école n’ont pas fini de se faire entendre.
Alain Barlatier
Pour écouter un micro-trottoir réalisé lors du rassemblement devant la DSDEN, c’est ici