Nicole Belloubet est la troisième femme à être nommée ministre de l’Education nationale et succède à Amélie Oudéa-Castéra qui bat le record de brièveté à la tête de ce poste : 29 jours (11 janvier-8 février 2024) détenu jusqu’alors par François-Xavier Ortoli : 39 jours (31 mai-10 juillet 1968)
Nicole Belloubet fait partie du tiers des ministres de l’Education nationale qui ont été auparavant professeurs (une douzaine, qui sont tous agrégés) . Née en 1955 à Paris (père ingénieur et mère gérante d’un petit hôtel parisien), elle a fait de brillantes études secondaires et universitaires. Elle est reçue deuxième de l’agrégation de droit public en 1992.
Nicole Belloubet est aussi la troisième personne devenue ministre de l’Education nationale a avoir été auparavant à la tête d’un rectorat, à l’instar de René Haby (ministre de l’EN pendant 3 ans et dix mois, du 27 mai 1974 au 1978) et de Jean-Michel Blanquer ( ministre de l’EN pendant 5 ans, du 17 mai 2017 au 20 mai 2022). On notera que leur longévité à nettement dépassé la longévité de la bonne trentaine de ministres de l’Education nationale sous la Cinquième république qui est en moyenne d’un peu moins deux ans.
De 2000 à 2005 Nicole Belloubet a été présidente du Comité interministériel de pilotage pour la promotion de l’égalité des sexes dans les systèmes éducatifs. En 2001, à la demande de Jack Lang, alors ministre de l’Education nationle, elle rédige un rapport intitulé « Trente mesures p6our lutter contre les violences sexistes et sexuelles dans les établissements scolaires » puis en 2002, un second rapport présentant trente mesures pour l’avenir du lycée.
Ancienne rectrice de Limoges (1997-2000) puis de Toulouse (2000-2005), Nicole Belloubet a la particularité d’avoir démissionné de son poste suite à la décision de Nicolas Sarkozy et de François Fillon de supprimer de très nombreux postes d’enseignants et de mettre fin aux TPE, un dispositif pluridisciplinaire au lycée. Le 2 mars 2005, elle déclare publiquement : « Je ne pense pas trouver désormais la force de conviction suffisante pour servir le ministère de l’éducation nationale au niveau de détermination qu’exige ma conception de l’éthique professionnelle »
Nicole Belloubet a adhéré au parti socialiste en 1983. Elle a été première vice-présidente du Conseil régional du Midi-Pyrénées de mars 2010 à mars 2013. Elle a été membre du Conseil constitutionnel de mai 2013 à juin 2017. Elle a été Garde des Sceaux ministre de la Justice du 21 juin 2017 (à la suite de François Bayrou) au 6 juillet 2020, date à laquelle elle a été remplacée par Eric Dupont-Moretti.
Un parcours particulier, intéressant et contrasté…
Claude Lelièvre