Annoncée par l’AFP, la nomination de Nicole Belloubet rue de Grenelle reste à confirmer. Elle montre que le départ d’A. Oudéa-Castéra semble incontournable. Ancienne rectrice, Nicole Belloubet connait l’Education nationale. Mais sa nomination ne veut pas dire que la politique menée rue de Grenelle va changer. Emmanuel Macron reste le vrai décideur de la politique éducative.
Une ancienne rectrice qui a de la personnalité
C’est une surprise. D’après l’AFP, Emmanuel Macron devrait nommer Nicole Belloubet ministre de l’éducation nationale. Le départ d’Amélie Oudéa-Castéra semble acté. Elle serait la ministre de l’éducation la plus brève de la 5ème République, battant le record établi par B. Hamon.
Ancienne rectrice de Limoges (1997-2000) puis Toulouse (2000-2005), Nicole Belloubet a l’expérience de l’éducation nationale et de sa gestion. Elle sait aussi défendre ses idées. Elle n’avait pas hésité à démissionner en 2005 suite à la décision de François Fillon de supprimer des postes d’enseignants et de mettre fin aux TPE, un dispositif pluridisciplinaire préparant les lycéens aux études supérieures.
Une prise de gauche au gouvernement
Professeure d’histoire du droit, Nicole Belloubet a commencé une carrière politique dans les rangs du PS, notamment au conseil régional Midi Pyrénées. Nommée au Conseil constitutionnel en 2013, elle est nommée par E Macron ministre de la justice en 2017. Elle succède à ce poste à François Bayrou.
Ce dernier vient de refuser l’Education nationale en marquant son désaccord avec la politique éducative du président. Et la nomination de N. Belloubert, si elle se confirme, serait une sorte de réponse du président au patron du Modem. Ce serait aussi une façon pour E Macron de rééquilibrer politiquement un gouvernement très marqué à droite, notamment avec le choix de R. Dati.
Continuité politique
Nicole Belloubet portera-t-elle sa marque dans la politique éducative du gouvernement ? La cohabitation de cette femme d’expérience avec G Attal sera intéressante à observer. Mais, si Nicole Belloubet accepte ce poste, il est clair qu’elle accepte aussi la politique éducative présidentielle. Il n’y aurait probablement pas d’évolution majeure sur les orientations voulues par le président de la République aussi bien pour la réforme du collège que pour le lycée professionnel.
François Jarraud
N Belloubet avec JM Blanquer sur les violences scolaires