Dans la note « Les enseignants : des cadres au contact du public qui se sentent utiles, mais en manque de reconnaissance », la Depp – Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance fait le point sur la situation de ces cadres bien spécifiques de la fonction publique.
« En 2019, les enseignants, en particulier ceux du premier degré, ressentent des contraintes plus fortes que les autres cadres, en particulier ceux du privé, sur les différentes dimensions des conditions de travail et risques psychosociaux présentés auparavant à l’exception du sentiment d’insécurité économique » écrit le service statistique du ministère. Si les enseignants se sentent moins exposés à l’insécurité économique que les cadres du privé, ils éprouvent des contraintes particulièrement fortes par rapport aux autres cadres, du privé comme du public, « concernant les exigences émotionnelles et la reconnaissance et l’évaluation de leur métier ».
L’enseignement, un métier de contact, entraine des situations de tensions avec le public plus importantes que les autres cadres. Plus de la moitié des professeurs des écoles et un professeur du second degré sur quatre déclarent avoir parfois, toujours ou souvent peur pour leur sécurité et celle de leurs élèves.
Ils estiment aussi leur relation avec leur hiérarchie plus distante que pour les autres cadres et se sentent moins soutenus par cette dernière – 39% d’entre elles et eux.
Concernant les horaires et l’intensité du travail, les enseignants du premier ou du second degré travaillent plus souvent les week-ends que les autres. Pour autant, plus de 40% d’entre eux estiment que leurs horaires s’accordent avec leur vie de famille. La Depp relève toutefois une amplification du temps de travail sur les weekends pour les enseignants alors qu’elle diminue pour les autres cadres.
Si 64% des professeurs des écoles et 70% des enseignants du second degré souhaitent poursuivre leur métier jusqu’à leur retraite, c’est plus souvent par manque de perspective d’évolution, de « possibilités de développer leurs compétences professionnelles ». Pour autant, ils sont seulement 45% pour le premier degré, et 58 pour le second à s’estimer capable de faire le même métier jusqu’à la retraite.
Les enseignants sont plus nombreux que les autres cadres à avoir l’impression d’exercer un métier utile aux autres. « Cependant, un tiers des professeurs des écoles et la moitié de ceux des établissements du secondaire considèrent qu’ils reçoivent le respect et l’estime que mérite leur travail, cela représente trois quarts des autres cadres de la fonction publique et du privé ». Quant à la rémunération, si 30 % des cadres se considèrent bien ou très bien payés compte tenu du travail réalisé, c’est seulement 11 % pour les enseignants du premier degré et 19 % pour ceux du second degré.
« Concernant les conflits de valeur, les enseignants déclarent un peu plus souvent devoir faire des choses qu’ils désapprouvent : 67 % pour les enseignants du premier degré, 65 % pour les enseignants du second contre 55 % pour les cadres ».