Souhaitant mettre l’interdisciplinarité au cœur de sa pratique, Hassan Miguil, enseignant de philosophie au lycée d’Etat de Djibouti travaille de concert avec ses collègues de sciences physiques et d’histoire. En classe de Terminale, « les trois approches : historique, philosophique et scientifique » sont abordées avec la présence des 3 enseignants en même temps. Hassan Miguil nous confie « les vertus du co-enseignement » qui nécessite « de la confiance entre collègues ».
Quel est ce projet qui regroupe des enseignants de philosophie, histoire et physique pour évoquer Newton ?
L’esprit du projet consiste à décloisonner les savoirs, faire des ponts et des murs. Cette philosophie de l’éducation met l’interdisciplinaire au cœur de l’apprentissage. L’interdisciplinarité ne nécessite pas seulement de relier les disciplines. Elle permet aussi l’enrichissement et rapprocher les frontières. Les savoirs se nourrissent et s’enrichissent mutuellement.
Le projet réunit dans une même séance trois enseignants (professeur d’histoire, philosophie et physique) dans une même classe de Terminale. D’habitude, ces élèves étudient d’une manière isolée ses savoirs globaux sur Newton. Les trois approches, l’approche historique, l’approche philosophique et l’approche scientifique.
Comment chaque enseignant contribue-t-il au projet ?
Chaque enseignant étaye son approche (historique, philosophique, scientifique) dans un esprit de co-construction des savoirs et une volonté de mieux éclairer les apprenants. Une diversification pédagogique et didactique au service du faire apprendre dans une synergie éducative participative.
Le co-enseignement est une approche pédagogique qui permet d’impulser la coopération. Loin de transmission verticale qui considère les apprenants comme de récepteur silencieux. La coopération entre les élèves vient d’abord de la confiance. Les élèves ont d’abord découvert les vertus du co-enseignant qui a pour objectif d’établir des passerelles entre les disciplines. Celle-ci va entraîner un cercle vertueux, plaisir d’apprendre mieux, la motivation, l’estime de soi et le vivre ensemble.
Pour quels bénéfices pour les élèves ?
L’enseigner n’est pas d’écouter mais c’est prendre la parole, s’affirmer, poser des questions aux enseignements. Le co-enseignement favorise l’interaction entre les professeurs et les élèves. Les élèves bénéficient de plusieurs manières d’apprendre en lien avec la singularité de chaque professeur.
Des conseils à donner pour des enseignants qui souhaitent mettre en place un tel projet ?
Pour réussir une co-intervention est une innovation pédagogique, le professeur n’est pas seul dans la salle. Il est nécessaire de planifier, co-animer et partager les rôles sans se bousculer. Il est nécessaire de travailler en confiance avec les collègues pour éloigner les doutes, les jugements du regard de l’autre regard.
Propos recueillis par Julien Cabioch