Les deux syndicats représentatifs des médecins scolaires – le SNMSU/UNSA Éducation et le SNAMSPEN/Sgen-CFDT – alertent sur « la disparition programmée et imminente du métier de médecin scolaire, du fait de l’inaction et de l’indifférence de nos dirigeants ».
« Depuis 2006, les rapports se succèdent pour mettre en garde sur le dysfonctionnement de la politique de santé de l’enfant et de l’adolescent », écrivent les deux syndicats. « Le dernier en date, commandé par le gouvernement aux Inspections générales de la santé et de l’éducation nationale sur la médecine scolaire et la politique de santé à l’école, rendu en juillet 2023, demande une réorganisation des acteurs, de la gouvernance et des financements en faveur d’un vrai service de santé scolaire ».
Pour le SNMSU et le SNAMSPEN, « les pouvoirs politiques refusent de donner les moyens à la médecine scolaire de faire son travail ». « Notre métier est dévalorisé par des décisions financières et administratives, portées par des services qui n’ont aucune idée de nos missions et des enjeux sociétaux portés par la réussite scolaire et le bien-être de chaque enfant, futur adulte de demain. La santé des enfants se dégrade et les troubles présentés sont de plus en plus graves et de plus en plus précoces sur le plan somatique et sur le plan psychique. Pendant que le bateau coule, les quelques derniers 800 médecins scolaires tentent de faire face et gèrent au mieux des problématiques de santé de plus en plus complexes, les pathologies individuelles et collectives dans une école qui se veut inclusive, les troubles psychopathologiques de plus en plus fréquents et invalidants, les troubles du neurodéveloppement et leurs conséquences faute de diagnostic suffisamment précoce et de prises en charge adaptées ».
« Nous ne pouvons continuer à accepter ce que tous les autres confrères et consœurs refusent : un salaire le plus bas de la profession médicale, des secteurs d’exercice ingérables, une absence de locaux conformes à l’exercice médical et à l’accueil du public, un travail administratif sans assistants médicaux, une absence de travail pluridisciplinaire organisé, des avis médicaux rendus sans possibilité d’examen clinique au péril de notre responsabilité… » écrivent les syndicats qui revendiquent « une politique de santé scolaire ambitieuse comme un des axes forts de la politique éducative et de la politique de santé de l’enfant et de l’adolescent dans le champ de la prévention et de la lutte contre les inégalités ». Ils appellent les médecins scolaires à se mobiliser pour « un autre exercice de la médecine scolaire dès février 2024 ! »