L’étude « Céreq Études 52 – Débuter un bac pro » présente une analyse approfondie des parcours scolaires et professionnels des jeunes ayant entamé un cursus de baccalauréat professionnel en France. Basée sur l’enquête « Génération 2017 », elle examine les trajectoires de 213 500 jeunes, soit une part significative des 746 000 sortants de la génération 2017, mettant en lumière les divers chemins et résultats issus de cette formation.
Principaux Résultats de l’Étude
L’étude a identifié douze parcours scolaires types, révélant une grande diversité dans les parcours des étudiants et leurs réussites. Près d’un tiers des jeunes ayant commencé un bac professionnel sortent du système éducatif sans diplôme de niveau 4 ou plus. Plus de la moitié obtiennent un diplôme de niveau 4, tandis que 16 % parviennent à valider un diplôme de l’enseignement supérieur, principalement un BTS.
Le moment du décrochage a un impact significatif sur la trajectoire professionnelle, expliquent les auteurs. Décrocher plus tard dans le parcours améliore la probabilité d’avoir une carrière professionnelle dominée par l’emploi.
Les jeunes qui complètent leur bac pro avec une formation professionnelle de niveau secondaire bénéficient d’une meilleure insertion professionnelle. À l’inverse, les poursuites d’études dans l’enseignement supérieur, si elles échouent, peuvent être sous-optimales, bien que peu risquées.
Caractéristiques Sociodémographiques des Étudiant·es
Les étudiant·es du bac professionnel présentent souvent un retard scolaire précoce et sont en moyenne moins diplômés que leurs pairs. Ils sont également issus plus fréquemment de milieux défavorisés et moins représentés parmi les diplômés de l’enseignement supérieur.
Les jeunes femmes sont minoritaires dans les filières de bac pro, qui tendent à orienter les étudiant·es vers des domaines liés à la production.
Cette étude, qui offre un aperçu complet des trajectoires scolaires et professionnelles des jeunes ayant suivi un cursus de bac professionnel, souligne l’importance de la formation professionnelle et son impact sur l’insertion professionnelle des jeunes. « Les chances d’accès (rapide et durable) à l’emploi stable et de qualité augmentent à mesure de l’élévation du niveau de diplôme. Ces résultats plaident en faveur de mesures visant à maintenir le plus longtemps possible les jeunes dans le cursus de formation et empêcher, sinon retarder, leur décrochage scolaire », précisent les auteurs dans leur conclusion. On est loin du projet de réforme du lycée professionnel porté par Carole Grandjean et Gabriel Attal.
Lilia Ben Hamouda