Aucun élève de l’école Ourcq B, située dans le 19e arrondissement de la capitale n’aura classe aujourd’hui. Pas pour plus de moyens – même s’il en faudrait, mais parce que les enseignants et enseignantes de cette école élémentaire qui accueille un peu plus de 150 élèves refusent que des élèves de leur école – et d’ailleurs « mais commençons par là où on peut agir », dorment dehors.
L’an dernier déjà certains professeurs avaient été contraints de dormir dans l’école pour « y mettre à l’abri un de nos élèves qui était à la rue avec sa mère et ses trois frères et sœurs ».
« Un an plus tard, nous apprenons que deux de nos élèves dorment dehors avec leurs familles. Deux parmi les 2 800 enfants qui officiellement dorment dans la rue tous les soirs en France et cela nous est insupportable », explique le collectif enseignant. « Nous ne pouvons pas accepter que chaque soir deux de nos élèves et leur famille aient froid, aient peur, aient le sentiment d’être abandonnés et de vivre au ban de l’humanité. Nous ne pouvons pas accepter que le silence ou « on ne peut rien faire » soient les seules réponses données à nos élèves et leurs famille par celles et ceux qui dans ce pays ont des responsabilités institutionnelles ou politiques. Nous ne pouvons pas accepter d’entendre notre hiérarchie dire cela n’entre pas dans le champs du pédagogique ou ne rien dire… Nous avons fait le choix de travailler avec des enfants. Ce choix implique refus du déterminisme social, refus de l’immobilisme résigné et souci du bien commun avant toute autre chose ».
« Aujourd’hui nous sommes en grève car nous voulons que nos élèves et leurs familles dorment à l’abri, au chaud et en sécurité. Aujourd’hui nous sommes en grève car nous sommes chargés par l’État d’éduquer et d’instruire des enfants et que cela nous donne des responsabilités que nous n’hésiterons pas à prendre ».