Mardi 5 décembre devait être la journée du PISA. Une journée attendue par les acteurs et actrices du monde de l’éducation des 81 pays participants à l’enquête.
Mardi 5 décembre devait être le jour où toutes les rédactions françaises titreraient sur l’effondrement des résultats des élèves français.
Mardi 5 décembre devait être le jour où l’opinion entendrait les effets dévastateurs de notre système scolaire sur les élèves de milieux défavorisés.
Mardi 5 décembre devait être le jour où, une fois n’est pas coutume, l’opinion publique entendrait les scientifiques, les acteurs du monde éducatif, les journalistes, évoquer l’échec auquel sont assignés les élèves de milieux populaires.
Mais mardi 5 décembre, toutes ces informations vitales pour la compréhension de notre système scolaire sont passées en second plan.
Mardi 5 décembre, c’est la date qu’a choisie Gabriel Attal pour annoncer les mesures de son « choc des savoirs ».
On peut décemment s’interroger sur la temporalité choisie par le ministre. On peut décemment y voir une habile, ou non, manœuvre de diversion. Parler de son choc des savoirs, du retour de l’autorité, du redoublement… permet d’éviter de parler de ce qui aujourd’hui fait défaut à l’École.
Et ce dont a besoin l’École, ce n’est pas d’une mission flash, c’est d’un temps long, d’un temps éloigné du brouhaha politique, d’un temps de concertation et de construction collective.
Lilia Ben Hamouda