Le rapport statistique de la Depp donne à voir le profil des enseignants ayant obtenu une formation au cours de l’année 21-22. « Le taux d’accès des enseignants du premier degré public ayant au moins une affectation en éducation prioritaire est inférieur à ceux des enseignants hors éducation prioritaire », souligne l’enquête. Dans le second degré, les écarts sont importants entre les personnels de direction et les personnels d’éducation. Ces derniers ont un taux d’accès de 63% contre 75% pour les directeurs.
Dans le 1er degré
La publication statistique Panorama de la Depp, réalise un focus dans son chapitre 8 sur la formation continue des enseignants. Au cours de l’année scolaire 2021-2022, sur les 288 600 personnels ayant une mission d’enseignement dans le premier degré public, l’enquête relève que 88 % se sont inscrits à au moins un module de formation. Dans l’enquête, il faut entendre « formation » si « la personne assiste à au moins une heure de formation sur le module ». Les taux les plus élevés sont pour les directeurs d’école (95 %) et les nouveaux directeurs (97 %). En revanche, les enseignants sur des besoins spécifiques (76 %) et les remplaçants (79 %) affichent des taux d’inscription plus faibles.
Les enseignants en éducation prioritaire ont des taux d’inscription et d’accès inférieurs à ceux hors éducation prioritaire, avec un écart notable pour les enseignants en classe élémentaire.
Sur les cinq dernières années, moins de 6 % des enseignants n’ont suivi aucune formation. La participation régulière aux formations est plus fréquente chez les enseignants expérimentés et ceux restés dans le même établissement. « Participer tous les ans à des formations est plus fréquent pour les enseignants expérimentés et ceux présents dans le même établissement durant les cinq ans : c’est le cas de 52 % des enseignants ayant 10 ans d’ancienneté ou plus, contre 39 % des moins expérimentés et de 52 % des enseignants présents dans le même établissement durant les cinq ans contre 44 % de ceux qui ont changé d’établissement », peut-on lire. « 68 % des enseignants ayant au moins une affectation en éducation prioritaire ont eu accès à une formation contre 76 % des autres ».
Dans le 2nd degré
Parmi les personnels du second degré public ayant une mission d’enseignement, 71 % se sont inscrits à au moins un module de formation, totalisant 276 300 participants. Les remplaçants présentent le taux d’inscription le plus bas (64 %), tandis que les enseignants documentalistes enregistrent le taux le plus élevé (89 %).
Le document révèle que les enseignants en arts plastiques et en biologie-géologie sont les plus enclins à participer à la formation continue. A l’inverse du 1er degré, « les enseignants en collège public ayant au moins une affectation en éducation prioritaire ont un taux d’inscription supérieur de près de 8 points à ceux qui ne sont pas dans ce dispositif ». Mais l’étude montre que, globalement, le taux d’accès à la formation baisse depuis 2015. L’augmentation la plus importante cette dernière année concerne les enseignants sur des besoins spécifiques, et un pic est noté avec la réforme du lycée.
Toutefois les inégalités selon les corps demeurent. « Les enseignants agrégés et les professeurs de chaire supérieure, ainsi que les enseignants certifiés et PEPS ont un taux d’accès à la formation continue plus élevé quand ils sont en éducation prioritaire. En revanche, chez les professeurs de lycée professionnel, ceux en éducation prioritaire ont un taux d’accès légèrement inférieur ».
Direction et personnel d’éducation
Côté direction, « 91 % des directeurs d’école sans enseignement et 88 % des personnels de direction du second degré se sont inscrits à au moins un module de formation ». Leurs taux d’accès sont de 75 et 70%. Les taux les plus faibles d’accès à la formation concernent les personnels d’éducation. Pourtant leur taux d’inscription est de 77 % mais finalement leur taux d’accès de 63 %. Le schéma directeur 2022-2025 rappelle désormais que « la formation continue à l’attractivité des métiers ».
Julien Cabioch