À l’annonce du calendrier et du programme des épreuves de spécialité du baccalauréat, l’APSES – association des professeurs de sciences économiques et sociales – avait demandé au ministère de reconsidérer cette décision et d’engager une refonte des programmes de SES. Dans l’attente d’une réponse, l’association « appelle les collègues à prioriser huit chapitres à étudier. Une demande d’audience sera envoyée au ministère pour affirmer cet appel ».
« Un mois après la rentrée, le ministre a confirmé le report au mois de juin des écrits de spécialité du baccalauréat, ce que réclamait l’ensemble de la communauté éducative depuis déjà 4 ans. Pourtant, avec seulement un trimestre en plus, le ministère alourdit considérablement le programme d’examen : alors que 7 chapitres étaient évaluables aux épreuves de mars 2023, les élèves devront maîtriser 12 chapitres en 2024, soit un quasi doublement du programme ! Cette intensification des cadences s’annonce insupportable et intenable pour les élèves et les enseignant·es » écrit l’APSES. « Réuni ce dimanche 8 octobre, le Comité directeur de l’APSES réaffirme à l’unanimité l’impossibilité pour les collègues de SES de traiter le programme d’examen prévu par les dernières annonces et de préparer correctement les élèves à l’épreuve du Grand Oral. En conséquence, l’APSES appelle l’ensemble des collègues à traiter prioritairement les 8 chapitres prévus initialement au programme d’examen pour les années paires dans le BO du 13 février 2020 ».
« Étudier correctement ces 8 chapitres permettra de :
• Limiter les inégalités face à l’examen et respecter le temps d’apprentissage de tou·tes les élèves ;
• Construire des savoirs et savoir-faire plus solides afin de s’assurer des meilleures conditions d’entrée dans les études supérieures ;
• Contribuer à une meilleure formation intellectuelle des élèves au lieu d’un bachotage qui n’a aucun sens pédagogique et citoyen ».
« Concernant les quatre derniers chapitres restant au programme d’examen, l’APSES alerte sur le fait qu’ils ne pourront être que mal traités, sous la forme de polycopiés ou de cours réalisés dans l’urgence au mois de mai. Si le ministère continue à refuser de prendre en compte la réalité du terrain et des classes, il prendra la responsabilité de mettre en difficulté les 36% des élèves de terminale générale qui suivent la spécialité SES » avertit l’association.
« Pour éviter l’accident industriel, nous demandons donc en urgence au ministère :
→ de reconsidérer le programme d’examen pour le baccalauréat 2024 ;
→ d’évaluer les élèves sur les 8 chapitres initialement prévus par le BO du 13 février 2020 ;
→ de réunir un groupe de travail avec l’objectif de commencer la rentrée scolaire 2024 avec des programmes durablement repensés et aménagés. »