« Monsieur le Directeur, avec la classe, nous voulions vous écrire pour vous demander de mettre fin à cette injustice… » Peut-on parler de luttes sociales à l’école ? Peut-on se contenter d’en parler ? Est-ce qu’il n’est pas vital, salutaire, utile, indispensable, inévitable qu’à l’école aussi surgisse la nécessité, l’urgence de s’informer, de réagir, de (se) manifester, s’organiser, refuser, proposer, négocier, bref résister et lutter pour dénoncer, faire changer les écarts insupportables et injustes entre dominants et dominés ? Peut-on vraiment faire école sans s’engager ? Dans son dernier numéro, la revue Traces donne la parole à ces prêts à combattre qui refusent de nier les rapports sociaux à l’École : des profs, des parents, des jeunes, tous citoyens.
Des luttes sociales à l’école, aujourd’hui et maintenant ! Parce que le déclassement continue et que l’École ne peut pas continuer à l’ignorer et à l’accentuer. Elles peuvent passer par un courrier écrit fébrilement en classe avec l’aide du professeur, une balade historique dans un passé qui dérange, ou une école au combat aux côtés des Roms des bidonvilles français ou pourquoi pas, via un syndicat de la vie quotidienne…
L’école n’est ni neutre ni passive, ne rien dire, ne rien faire c’est déjà se positionner et puis de toutes façons, ça finit toujours par surgir, se compliquer, se complexifier et on ne peut plus s’en sortir sans se positionner. Et pas tout seul ! Avec l’aide des figures inspirantes du passé ou du présent, avec de la coopération et des conseils, du sens et de l’action ! Pour émanciper et apprendre la démocratie sans faire semblant.
Parce que l’École n’est pas en dehors de la société, et que celle-ci ne manque pas d’injustices, la revue Traces vous propose de lire une école qui, pour faire apprendre, sent la poudre, hurle dans les manifs, fabrique des calicots, revendique, négocie et fait gagner ceux qui sont toujours perdants.
Comment les luttes sociales dans tel ou tel domaine, sont-elles abordées à l’école ? Pourquoi le faire ou le négliger ? Et le mot « citoyen » balancé un peu à toutes les sauces n’édulcore-t-il pas les rapports sociaux, le conflictuel qui suppose lutte et engagement. Qu’en est-il de notre posture d’enseignant qui doit répondre à l’exigence de neutralité et ne devrait quand même pas passer sous silence l’actualité de tel et tel conflit à propos duquel il est important que les élèves, avec leurs enseignants, puissent apprendre à s’informer, se faire une opinion, prendre parti même. Participer aux luttes sociales ? Comment ? Comment s’y former ? En quoi par exemple de petites luttes internes à l’institution scolaire peuvent-elles faire partie de cette formation ? A quelles conditions ?
Un numéro à découvrir ici