Dans un courrier reçu sur la boite mail de leur établissement, plusieurs chefs d’établissements ont été invités par le ministère de l’Éducation nationale à remplir une enquête d’opinion. L’objectif est de recueillir leur perception de la rentrée 2023 et plus généralement du système éducatif français.
IDFO, syndicat des inspecteurs et chefs d’établissement, s’indigne d’un tel envoi qui « place, au même plan, des parents d’élèves et des personnels de direction, agents de l’État, en charge de la mise en œuvre de la politique de leur ministère, en rien tenus d’apprécier ou pas, via un sondage de leur administration, la politique de leur ministère ».
« Bric-à-brac de questions où se mêlent les politiques éducatives et pédagogiques, carrière et rémunération des enseignants, appréciation des orientations liées aux réformes comme le traitement des atteintes à la laïcité ou des situations de harcèlement, la méthode de ce sondage a choqué nombre de collègues qui en ont été destinataires et qui nous ont alertés » écrit le syndicat. Si IDGO s’étonne, c’est que l’organisation syndicale estime que dans le lot des questions « se nichent des revendications concernant les conditions de travail, portées par les organisations syndicales auxquelles, jusqu’à présent, le ministère se garde bien d’apporter des réponses » et que « lorsque ces mêmes organisations syndicales de personnels de direction demandent que des enquêtes sur les conditions de travail soient menées, afin de prendre en compte une réelle souffrance et un sentiment de maltraitance, le ministère ne donne pas suite ».
Dans l’une des questions, on demande aux sondés comment ils jugent l’action de Gabriel Attal. Dans une autre, on leur demande de quel parti politique ils sont le plus proche. « On est en droit de s’interroger sur les intentions de cette consultation… A cela s’ajoutent la question de la conservation et l’anonymat des informations » écrit le syndicat qui conseille « aux collègues de ne pas répondre ».