Loin de contenter les syndicats, le budget 2024 alloué à l’Éducation nationale fait polémique. Annoncé le mercredi 27 septembre, il montre que 2 500 postes seront supprimés à la prochaine rentrée.
« Ce budget est un budget qui à nouveau va empêcher l’école de fonctionner et qui va aggraver sa situation catastrophique » s’exaspère Guislaine David, secrétaire générale de la FSU-SNUipp. « On justifie la perte de 2500 postes par la baisse démographique. Le gouvernement semble oublier que nous avons les effectifs par classe parmi les plus élevés de l’OCDE. C’est le moment ou jamais de renflouer l’Éducation nationale et d’alléger effectifs sur tout le territoire. C’est une nouvelle occasion manquée pour le gouvernement ». Avoir des effectifs moins importants, c’est l’un des leviers essentiels « pour améliorer réussite scolaire des élèves, pour favoriser le climat scolaire dans les écoles, pour rompre avec les inégalités scolaire et lutter contre les discriminations » explique-t-elle. Et quant à l’inclusion, la porte-parole du syndicale s’interroge sur comment la faire vivre sans moyens et sans alléger un allégement des effectifs.
Au Snalc, on demande au ministre de cesser « d’utiliser le mot historique dans la communication politique ». « L’essentiel de la hausse budgétaire est complètement mécanique, puisque cette dernière a lieu pour financer la mesure socle et le pacte enseignant sur une année complète » écrit le syndicat qui demande « le reversement de l’enveloppe pacte dans un rattrapage salarial inconditionnel pour tous ».
Même exaspération au SE-Unsa. Si le syndicat reconnaît une « augmentation importante d’un point de vue nominal », il dénonce un budget qui ne donne pas les « moyens d’une politique éducative ambitieuse et adaptée aux défis de notre système éducatif ». « Le Budget 2024 n’offre aucune perspective concrète de poursuite de la revalorisation pourtant indispensable » écrit-il. Et la suppression de 2500 postes qui, si elle « intervient dans un contexte de baisse démographique des élèves et de difficulté à pourvoir les postes existant », devient une habitude du gouvernement Macron qui même « dans un contexte d’augmentation de la démographie supprimait des postes ». « Par ces choix budgétaires, le ministère ignore, gomme les besoins réels en personnels qui sont particulièrement importants : les difficultés des remplacements dans le 1er comme dans le 2nd degré, le manque d’enseignants spécialisés et de personnels éducatifs… Au lieu de profiter d’un contexte favorable, le ministère fait donc le choix de ne pas utiliser les moyens budgétaires au bénéfice des fondamentaux (poursuite de la revalorisation des personnels, allègement des effectifs de classes, amélioration des conditions d’exercice, formation des personnels…). Il préfère au contraire utiliser le budget de l’État pour développer l’accessoire, le périphérique, via des dispositifs comme le pacte ou le SNU. Ces choix ne sont pas les bons » conclut le Se-Unsa.
Lilia Ben Hamouda