Dans sa dernière note d’analyse publiée jeudi 31 août, l’Insee analyse l’impact du doublement de l’indemnité REP+ sur la mobilité des enseignants et sur l’attractivité des établissements du second degré labélisés REP+. Pour rappel, l’indemnité REP+ est passée progressivement de 2 312 euros en 2015 à 4 646 euros en 2019.
Alors que différentes études avaient montré que les effets des précédentes politiques d’incitations financières pour exercer dans les établissements d’éducation prioritaire n’étaient pas « concluantes » – « vraisemblablement en raison d’un montant indemnitaire insuffisant à l’époque (moins de 8 % du salaire annuel d’un enseignant) », les estimations et simulations de l’institut de sondage montrent qu’une « hausse de 1 000 euros de cette indemnité annuelle augmente de 1,4 point la part des enseignants qui souhaitent rejoindre un établissement REP+ ».
Dans l’académie de Montpellier, sur laquelle se base l’Insee pour faire ses simulations, la revalorisation de l’indemnité associée à l’affectation en REP+ s’est traduite par une augmentation, « estimée à +3,1 points, de la part d’établissements REP+ situés en première position sur les listes de vœux de mobilité des enseignants ».
Surtout les enseignants les moins expérimentés
Alors que le gouvernement espérait pérenniser les équipes exerçant déjà dans les établissements REP+ et inciter les professeurs chevronnés à rejoindre ces derniers, ce sont ceux « qui ont moins d’expérience » pour qui l’indemnité aurait eu le plus d’influence ainsi que ceux exerçant déjà en REP+ mais dans un autre collège ou lycée. « D’après les estimations, le dispositif attire surtout des enseignants moins expérimentés, pour lesquels l’indemnité peut désormais représenter une augmentation de l’ordre de 20 % du salaire annuel, ainsi que des enseignants travaillant déjà en REP+. Le montant de l’indemnité actuelle ne paraît pas suffisant pour attirer les enseignants les plus expérimentés ou exerçant en dehors des réseaux d’éducation prioritaire » concluent les statisticiens.
Pour autant, les établissements REP+ attirent plus grâce à cette indemnité. « 90 % de l’augmentation de la part des REP+ parmi les premiers vœux pourrait être attribué à des enseignants qui n’auraient pas formulé de vœu de mobilité en l’absence d’augmentation de l’indemnité REP+ ».
L’Insee souligne que les effets positifs du doublement de l’indemnité REP+ sur l’attractivité ne seraient pas obtenus au détriment des établissements REP.
Lilia Ben Hamouda
Pour en savoir plus, c’est ici