Un petit pas de côté pour cette reprise avec deux albums très drôles. Le premier fera particulièrement rire (jaune ?) les décoiffées et mal coiffés de toujours qui ont pris rendez-vous chez le coiffeur avant de reprendre le chemin de l’école. Le deuxième renverra les jaloux de tous poils à accepter ce qu’ils ont. Dans les deux, un rapport aux apparences et à la mode, des histoires de chien… ce qui n’en est que plus amusant.
Kouaf Kouaf, de Walter Glassof, Ed. Actes Sud Jeunesse
Un bon gros chien bleu hirsute, ébouriffé, qui annonce dès la couverture qu’il ne s’aime pas, qu’il ressemble à rien, décide d’aller chez Kouaf Kouaf le toiletteur. Mais il ne sait pas quelle coupe demander. Son ami le chat Patrick étant bien en peine pour le conseiller, Charlie part voir les copains. Ses vrais amis vont tous y aller de leurs avis ! Pour Chantal, un carré court : « vous serez adorable, et c’est in-dé-mo-dable ! » alors que le suivant lui conseille une coupe royale avec une couleur vanille… La tournée des copains est hilarante, et Charlie ne semble pas trop convaincu. La chute est inattendue et délicieuse : on vous laisse la découvrir, mais on la trouve intéressante pour les enfants qui retournent à l’école et reprennent leur vie sociale. Deux conclusions implicites : on peut toujours se faire de nouveaux amis et s’accepter tel qu’on est. Les illustrations participent pour beaucoup à l’humour de l’album, avec dialogues et pensées dans de bulles façon BD. La présentation d’une situation par page permet une lecture qui ménage des surprises. Un bon moment pour parler de look !
Tout le monde a un teckel sauf moi, de Charlotte Pollet, Ed. Biscoto
Un album grand format, sympa pour des lectures en classe, avec des illustrations pleine page aux couleurs pop, aux plans étonnants et un texte minimaliste mais efficace. Tout se joue entre le texte et les images élégantes, aux lignes géométriques, aux formes précises. On plonge dans les pensées d’Assa qui rêve d’avoir un teckel, en tout cas qui en voit partout. L’animal se faufile dans toutes les images, dès qu’une forme l’y invite, dans un jeu de camouflage et de trouvailles visuelles. La lecture se double vite d’un jeu de cherche et trouve des teckels dissimulés au fil des pages. La petite héroïne a une bouille de clown au nez rouge et un caractère bien trempé. Elle boude, elle rit, elle court, elle observe… avec une vivacité très réaliste. Sur le fond, une histoire qui pointe les questions de désir et de jalousie. Cette grande petite fille ne fait pas un caprice, on la devine vraiment triste, voire désespérée. On comprend ses émotions et on espère la voir sourire. Son bonheur passe-t-il vraiment par avoir un teckel, ce chien court sur pattes qui voit la vie au ras du sol ? Fantaisie, absurde et premier degré servis par un graphisme soigné : intelligent et original.
Marion katak