La réfutation des infox que véhiculent volontiers politiques, médias, cafés du commerce sur notre langue commune et diverse débouche sur des propositions vivifiantes, en particulier pour l’enseignement du français. Quelques exemples : faire découvrir combien la langue de Molière était différente de la nôtre, favoriser l’éducation plurilingue, « apprendre le sens des mots, la grammaire des constructions plutôt que des centaines de pièges orthographiques », « autoriser les correcteurs orthographiques aux examens comme les calculatrices en maths ou en physique », accompagner la démocratisation de l’écriture que constitue par bonheur le numérique, travailler « la grammaire de l’oral », inciter « chacun à s’enregistrer pour apprendre à observer ses propres usages », observer les variations plutôt que de condamner les « barbarismes », valoriser « la créativité langagière, qu’elle soit littéraire ou non », enseigner l’accord de proximité « à côté de l’accord au masculin pluriel », éduquer aux « pourquoi » plutôt que d’inculquer les « comment »…
Le collectif invite à signer son appel. Nul doute qu’aux « linguistes atterré.es », bien informé.es et justement engagé.es, se joindront des professeurs et professeuses de lettres, qu’épuisent en particulier l’injonction à la dictée et la grammaire d’étiquetage. Les programmes, patrimonialistes et prescriptifs, les invitent à transformer la classe en musée de la langue française. Ils les empêchent parfois de mettre authentiquement la langue en action et en réflexion. Cet ouvrage et cette entreprise les aideront à construire chez les élèves le droit et le pouvoir de s’emparer du français pour qu’il continue à vivre.
Jean-Michel Le Baut
Sur le site de la maison d’édition
Maria Candéa et Laélia Véron dans le Café
Christophe Benzitoun dans le Café
