« Aujourd’hui, le ministre fait le constat amer de la politique gouvernementale menée depuis un certain nombre d’années » ajoute le syndicat. « Les établissements manquent cruellement de PsyEN, d’infirmières scolaires et de médecins scolaires. La prise en charge médicale et mentale des adolescents est réduite comme une peau de chagrin. Les professionnels manquent à l’appel. Comme à chaque fois qu’il y a une tension dans les établissements, ce sont les personnels de vie scolaire qui vont être sollicités. La santé mentale des adolescents est un sujet commun à tous les personnels. Les cours de psychologie de l’adolescent devraient faire partie de tous les cursus de formation des enseignants. Dans la vraie vie, les CPE repèrent et détectent déjà les états de fragilité et de difficultés des élèves. C’est leur quotidien de faire de la prévention. Ils sont l’interface entre tous les intervenants de la communauté éducative. Lorsqu’ils repèrent un élève en difficulté, ils l’aiguillent vers le service approprié (infirmière, médecin scolaire, PsyEN, assistante sociale, point accueil écoute, etc). Régulièrement, ils sont amenés à prendre en charge ces élèves fragilisés, car ces personnels sont en nombre insuffisant… Notre campagne rendre visibles les « Invisibles ? » pendant la Covid a eu pour cible de sensibiliser tous les personnels au métier de CPE. Il va falloir recommencer… »
« Aujourd’hui, le ministre décide de transférer une partie des compétences des PsyEN aux vies scolaires et aux CPE » s’inquiète le syndicat. « Si les CPE, selon la circulaire de missions de 2015, doivent placer les adolescents dans les meilleures conditions de vie individuelle et collective, de réussite scolaire et d’épanouissement personnel, ils ne sont pas des professionnels de la santé mentale. Une simple formation ne résoudra pas le problème. De plus, cela va encore alourdir la charge de travail des personnels de vie scolaire et des CPE ».
Pour le SE-Unsa, « il est urgent que chacun puisse exercer ses missions sereinement et dans son champ de compétences. L’Éducation nationale a besoin de PsyEN, de médecins, d’infirmières pour faire de la prévention et détecter les difficultés médicales et psychologiques des élèves. La formation que propose le ministre doit se situer en amont de la prise de fonction, c’est-à-dire lors de la formation initiale. Il tente encore une fois de colmater les brèches en utilisant les personnels de vie scolaire comme variables d’ajustement. La santé mentale de nos adolescents est dégradée et inquiétante. Elle mérite une prise en charge par des professionnels dont c’est le métier et pas seulement d’un numéro vert et d’un CPE ».
