Selon une récente étude récente de la DEPP – Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance, les vacances d’été ont des conséquences négatives sur les performances scolaires. Les résultats indiquent que les écarts de performances entre les élèves augmentent à la suite des congés. Les domaines les plus touchés sont les mathématiques et le français, avec des tendances divergentes selon la scolarisation en REP ou hors REP et le sexe des élèves.
Les mathématiques : stagnation et creusement des inégalités
Après les vacances d’été, les performances en mathématiques stagnent ou diminuent dans la plupart des domaines, sauf en résolution de problèmes. De plus, les écarts de performances entre les élèves selon leur secteur de scolarisation augmentent, principalement au détriment de ceux scolarisés en éducation prioritaire (REP+). Cette tendance à l’aggravation des inégalités entre les secteurs se réduit légèrement entre septembre et janvier, mais à la rentrée de CE1, ces écarts sont à nouveau en hausse, effaçant une partie des progrès observés en début d’année de CP. Ainsi, bien que l’année de CP contribue à réduire les écarts entre les secteurs de scolarisation, les vacances d’été entraînent une détérioration des performances en mathématiques, en particulier chez les élèves en REP+.
Le français : progrès mitigés et écarts persistants
En ce qui concerne le français, les résultats sont plus encourageants. Après les vacances d’été, les élèves affichent une amélioration de leur niveau, à l’exception de l’orthographe qui ne progresse pas significativement. Cependant, les écarts de performances entre les secteurs restent stables dans le domaine de la compréhension, tandis qu’ils augmentent en lecture à voix haute et en écriture. Globalement, l’éloignement de l’école pendant les vacances d’été semble accentuer les inégalités de compétences en lecture et en écriture.
Effets différenciés selon le sexe
Les écarts de performances entre les garçons et les filles varient selon les disciplines. En mathématiques, les écarts se creusent pendant les vacances, avec une nette avance des garçons dans tous les domaines, à l’exception du calcul mental. En revanche, en français, ce sont les filles qui affichent de meilleures performances, et l’écart entre les sexes reste presque constant entre juin et septembre.
Cette étude souligne l’impact négatif des vacances d’été sur les performances scolaires des élèves. Les mathématiques semblent être le domaine le plus touché, avec une stagnation voire une baisse du niveau, et une augmentation des inégalités entre les secteurs de scolarisation, en particulier pour les élèves en éducation prioritaire. En français, bien que des progrès soient observés, les écarts entre les secteurs persistent, mettant en évidence l’importance de maintenir un soutien éducatif continu pour lutter contre les inégalités. Ces résultats soulignent l’importance de réfléchir à des mesures visant à atténuer l’impact négatif des vacances d’été sur les acquis scolaires des élèves de milieux populaires. L’éducation populaire a un rôle central à jouer, encore faut-il qu’elle en ait les moyens.
Lilia Ben Hamouda