Nathalie Sayac, professeure des universités et directrice de l’INSPÉ de Normandie Rouen le Havre, sort un nouvel album, premier né d’une série. La chercheuse, spécialiste de la didactique des mathématiques, propose de suivre au fil des années les aventures mathématiques d’une petite fille, Lou, un peu à l’image des Cahiers d’Esther. Elle répond aux questions du Café pédagogique.
« Cinq bisous pour bien grandir » est le premier né de la collection La vie Mathématique de Lou. Qu’est-ce que cette collection ?
A l’image des cahiers d’Esther, où l’on suit une petite fille au fils des ans, dans cette collection, on évoque la rencontre d’une petite fille avec les mathématiques. « 5 bisous pour bien grandir » s’adresse à un enfant de deux-trois ans. Le prochain visera les enfants de quatre-cinq ans et ainsi de suite. Mes albums précédents étaient organisés par thématiques mathématiques, ceux-ci seront organisés par tranches d’âge et proposeront des situations mathématiques adaptées à la vie des enfants et à leur développement cognitif. La numération, la géométrie topologique, l’algorithmique, les résolutions de problèmes… Dans cette série d’albums, j’ai essayé de compiler les domaines pour montrer les différentes situations que les enfants peuvent rencontrer dans leur petite vie.
Peut-on utiliser « 5 bisous pour bien grandir » comme un album de jeunesse ?
C’est justement l’objectif, ce qui m’importe c’est prioritairement la dimension plaisir de lire et la dimension album. J’ai tenu à ce que cela ne soit pas une collection parascolaire. Un enfant qui prend plaisir à lire aura envie de relire l’album une, deux trois fois… cette répétition amènera les enfants à rencontrer les situations mathématiques plusieurs fois sans que cela soit ennuyeux. Cela leur permettra ainsi d’intégrer des notions mathématiques petit à petit tout en prenant plaisir à lire un album de jeunesse.
Et comment la formatrice que vous êtes imagine-t-elle un enseignant utiliser cet album en classe dans le cadre d’ateliers mathématiques ?
Lorsque je conçois ces albums, je pense prioritairement aux enfants. Mais, en effet, en tant que formatrice, je vois bien les utilisations pédagogiques qui peuvent dériver de leur lecture. Ces activités peuvent être des reproductions de situations que Lou rencontre, des prolongements, des points de départ… Cet album est un support possible pour aborder des activités numériques, topologiques, algorithmiques… c’est aussi un album où une petite fille prend plaisir à faire des mathématiques, ce qui est important pour promouvoir l’égalité filles-garçons en mathématiques, dès le plus jeune âge.
Mon objectif est de créer des situations de référence de vie d’enfant pour que ces situations soient convoquées par les enfants lorsqu’ils rencontrent des situations semblables. Finalement, ce n’est pas un manuel, mais il permet de laisser les choses s’installer dans l’esprit des enfants qui réinvestissent ce qu’ils ont « appris » au moment opportun.
Et puis, pour moi, chaque enseignant est libre de s’approprier cet album comme il l’entend. Les enseignants ont plein d’idées pour mettre en œuvre des situations d’apprentissage, je leur fais confiance.
Propos recueillis par Lilia Ben Hamouda