Comment introduire la dimension environnementale dans l’enseignement de l’histoire ? Laurent Arnaud, professeur d’histoire-géographie au collège J. Rebier d’Isle (87), s’y attèle dans une séquence de 3ème sur la première guerre mondiale. Une démarche originale qui renouvelle l’enseignement de ce conflit et mobilise les préoccupations des élèves.
Introduire la dimension environnementale en cours d’histoire
A l’origine de cette séquence une réflexion collective menée avec un IPR sur la place de l’environnement dans l’enseignement de l’histoire. « Je me suis dit qu’il y a quelque chose à faire à propos de la 1ère Guerre mondiale« , nous dit Laurent Arnaud. « Mais j’ai vu qu’il y avait peu de publications sur le sujet bien que ce conflit ait eu un impact environnemental très important« . Pour Laurent Arnaud, cette séquence est aussi l’occasion de mobiliser les connaissances sur la Révolution industrielle du programme de 4ème.
« On ne peut plus faire l’économie de parler de ces bouleversements majeurs sans inscrire le coté environnemental« , poursuit L. Arnaud. « Cela renvoie aux problématiques contemporaines qui intéressent beaucoup les élèves« .
A Laurent mise sur l’engouement des collégiens pour ces questions pour les mobiliser. « Ils sont contents de réutiliser ce qu’ils ont vu en 4ème et cela les intéresse de voir que la guerre touche les animaux et même les plantes, comme celles qui ont traversé l’Atlantique à l’occasion du conflit, ou encore qu’elle a une dimension médicale avec la grippe espagnole. Cela entre en résonnance avec la récente pandémie« .
Construire une carte mentale
Laurent Arnaud propose aux élèves un dossier documentaire sur les conséquences environnementales de la 1ère Guerre mondiale qui exploite des photos et une vidéo du ministère de la transition écologique. Les élèves construisent pas à pas une carte mentale sur le sujet.
« L’étude du champ de bataille renvoie aussi aux souffrances des combattants et à l’industrialisation de la guerre. On voit les lieux de production industrielle. On voit aussi les modifications apportées par la guerre dans les lieux de production des ressources utilisées par l’industrie européenne. La transformation des écosystèmes en Argentine, en Malaisie ou au Brésil aide les élèves à saisir la dimension mondiale du conflit« .
Quand à la carte mentale, réalisée par les élèves, elle est importante pour la mémorisation mais surtout pour la compréhension, estime Laurent Arnaud. « Les élèves ont parfois du mal à distinguer les causes des conséquences. La carte mentale les aide à organiser leurs idées« , nous dit-il. « C’est très utile pour faire construire un développement écrit« .
« J’ai été surpris par l’engouement des élèves« , explique A Laurent. « C’est une manière de traiter ce conflit qui leur parle même si les documents sont parfois difficiles. Ce qui les a le plus surpris ce sont les transferts d’animaux et de plantes et la pandémie de la grippe espagnole« . Pour lui, le travail sur la carte mentale « n’est pas du temps perdu mais intéressant pour toute l’année de 3ème« .
Propos recueillis par François Jarraud