« C’est long à imaginer. Mais c’est plus sympa ». Professeur au lycée A. Chartier de Bayeux, François Joffrion a détourné un jeu d’entreprise pour faire travailler ses terminales sur la mondialisation et les espaces maritimes. Et il nous offre ce jeu qui permet de traiter le premier chapitre du programme de terminale.
Au départ un simple jeu de logique…
Au départ, François Joffrion a repéré le jeu « Shipplanner« , réalisé par LH Port Center, un centre d’information créé par la Ville du Havre, le Havre Seine Métropole, HAROPA-Port, la Chambre de Commerce et d’Industrie Seine Estuaire et l’Union Maritime et Portuaire. Ce jeu invite les élèves à installer des containers sur un bateau. « J’ai vu fonctionner le jeu avec des collégiens. Il y avait une carte qu’aucun élève n’utilisait. J’ai vu que le mécanisme est à leur portée. Mais j’ai vu que c’est un jeu de logique. Et pas du tout un jeu géographique« , nous dit F Joffrion.
Transformé en jeu géographique
Tout son travail consiste à faire évoluer ce jeu, où l’élève doit charger des porte conteneurs, vers un jeu géographique qui fasse découvrir les routes maritimes et le commerce mondial. « Je me suis dit qu’on peut adapter le jeu en ajoutant des missions différentes et en faisant tracer le parcours du porte conteneurs« . La structure du jeune change pas. Mais les 9 groupes ont de nouvelles missions et tracent leur trajet sur une carte unique, dessinant ainsi peu à peu les grandes routes maritimes mondiales.
« Les élèves découvrent grâce à des documents accessibles par QR codes les principaux enjeux du chapitre sur « mers et océans dans la mondialisation. Ils observent la maritimisation des économies, les conflits océaniques, les enjeux liés à l’environnement« , explique F Joffrion. Les QR codes renvoient à des vidéos et des documents variés.
« Pour l’enseignant, c’est long à imaginer. Mais c’est plus sympa« , poursuit-il. « Pour l’élève c’est plus simple. Les élèves sont pris par l’aspect ludique. Ils cherchent des informations mais c’est pour un jeu. C’est plus motivant pour beaucoup d’élèves« .
Ne pas s’ennuyer
Il y a pourtant bien un moment où le jeu se transforme en leçon. Les élèves répondent à des questions et construisent ainsi les bases de la trace écrite. Celle -ci est institutionnalisée lors d’une phase de mise en commun. Elle fait apparaitre tous les enjeux du chapitre de géographie. Finalement ce jeu d’entreprise est détourné à des fins pédagogiques qui font apparaitre par exemple les enjeux environnementaux.
« Grâce à ce jeu j’ai découvert des lacunes surprenantes chez certains élèves », signale F Joffrion. Des élèves ignorent pas exemple l’existence du canal de Panama. « Mais j’ai surtout trouvé une façon de présenter un chapitre en sortant des recettes habituelles. Et ça c’est important. Changer évite l’ennui chez le professeur et les élèves« . Dont acte.
François Jarraud