A l’école Yvonne Moreau du Millay dans la Nièvre, les élèves de CM1 et CM2 ont entamé un voyage pour découvrir les mathématiques à travers le monde, c’est « La quête de Géométria ».
Cristine Géobard est professeure des écoles à l’école de Millay dans la Nièvre. « C’est une école rurale de 3 classes qui accueille 70 élèves des classes de Petite Section, Moyenne Section, Grande Section, CP, CM1 et CM2 ». Les 22 élèves de CE1 et CE2 sont, quant à eux, scolarisés à l’école Paul Sarette de Chiddes – les écoles fonctionnant en regroupement pédagogique intercommunal (RPI). Ses 22 élèves, Cristine Géobard les cajole : elle multiplie les projets pour les rendre acteurs de leurs apprentissages.
La quête de Géométria : un défi quotidien
A l’occasion de la semaine des mathématiques, l’enseignantes a créé « La quête de Géométria ». « Il s’agit d’un voyage qui permet de découvrir les mathématiques à travers le monde, à travers les différents domaine des arts ». Pour l’enseignante, ce voyage permet d’ancrer les mathématiques dans le monde réel, de les rendre plus attractives. « Les élèves finissent par oublier les mathématiques comme discipline scolaire et ils les envisagent comme un outil pour lire le monde ».
Pour l’occasion, Cristine Géobard a créé un personnage, Géométria. « Une figure féminine avec un nom issu du latin qui évoquer deux choses. Que les mathématiques existent depuis une époque très ancienne et sont ancrés dans l’histoire, la culture de chaque pays et que les mathématiques sont accessibles à tous, filles ou garçons ».
Concrètement, chaque jour de la semaine des mathématiques, les élèves partaient pour une nouvelle destination. Au sein de la classe, les élèves ont été répartis en cinq équipes d’explorateurs. Ainsi, chaque élève pouvait trouver ou apporter de l’aide à ses compagnons de voyage. Chaque jour, les élèves devaient réaliser trois étapes pour relever le défi de Géométria. « Pour la première étape, chaque matin, sous forme de rituel, les élèves devaient se repérer sur le planisphère en utilisant la latitude et la longitude. Ensuite, ils utilisaient le globe ou un atlas pour nommer le pays. Enfin, ils utilisaient l’outil numérique et les coordonnées GPS pour valider la réponse trouvée. Cette réponse donnait accès à un défi géométrique » raconte l’enseignante. « Pour la deuxième étape, les élèves devaient réaliser un défi géométrique avec un temps de recherches – figure à main levée, d’ échanges – s’assurer que le vocabulaire est compris de tous, choisir ses outils, un temps de réalisation autonome, un temps de présentation de la réalisation à son groupe et un temps d’aide au sein du groupe si besoin ». Lors de la troisième étape, au sein de chaque groupe, des tâches qui menaient à la recherche du carnet de recherches étaient réparties, « recherche sur tablette d’éléments sur le pays – capitale, monnaie, monuments…, réalisation du drapeau – de nouveau de la géométrie…, mise en valeur de la production géométrique réalisée lors de la deuxième étape ».
La géométrie : une discipline ludique et créative
Lorsque on l’interroge sur les objectifs d’un tel projet, Cristine Géobard observe que bien souvent les enfants réduisent la géométrie à une discipline purement scolaire, « ils oublient qu’elle a permis aux hommes de bâtir – pyramide, de créer – tissus…, de décorer – vases, palais, au fil des siècles ». « La géométrie, domaine riche des mathématiques, est souvent boudée par les élèves » ajoute-t-elle. « Ils ne se souviennent que des définitions à apprendre, des tracés à réaliser précisément, soigneusement avec des outils géométriques qu’ils ont du mal à manipuler. Ils oublient que la géométrie c’est aussi le plaisir de créer, de réaliser des motifs originaux grâce à la symétrie, à des programmes de construction ».
L’objectif de la « Quête de Géométria » est donc de faire de l’élève un créateur, de lui faire découvrir une géométrie ludique et créative. « Ce parcours permet de consolider les acquis de géométrie – symétrie, figures planes, solides, programme de construction…, d’entrer dans la géographie autrement, d’enrichir le parcours culturel et artistique – avec la découverte de la Grèce et de sa richesse culturelle, découverte de l’Égypte, du palais de L’Alhambra en Espagne…, et de s’engager dans un projet collectif où la réussite repose sur l’entraide et la coopération » complète l’enseignante.
Et les élèves ont apprécié. « Pendant deux semaines, les élèves ont fait de la géométrie quotidiennement, sans appréhension. J’ai pu observer le plaisir qu’ils avaient à réaliser les défis. Très vite, ils se sont organisés dans les équipes pour la distribution des tâches, pour apporter de l’aide à un camarade qui ne parvenait pas à réaliser son défi géométrique ». Et au niveau acquisition des compétences, « ils ont développé des savoir-faire – analyser, rechercher, manipuler, tracer…, et consolider les acquis mathématiques – les notions font sens car elles servent à des réalisations : symétrie, patron pour réaliser des figures, tangram pour réaliser des tableaux… ».
« Ils sont fiers du carnet de voyage qu’ils vont pouvoir faire circuler dans les familles pour présenter leur projet » se félicite Cristine Géobard.
Lilia Ben hamouda
Pour découvrir le parcours La quête de Géométria
(Les codes pour ouvrir les cadenas sont GRECE – IRLANDE – CHINE – PEROU – EGYPTE – ESPAGNE. Les codes sont à saisir en capitale d’imrimerie) |