A la demande des syndicats de lycéens, le ministre de l’Éducation nationale a annoncé que les journées de vendredi 17 et samedi 18 serait banalisées et consacrées aux révisions pour les terminales, dans un objectif « d’égalité ». Une annonce qui ne passe pas chez les syndicats, tant sur la forme : faire l’annonce à J-3 sur les réseaux sociaux, que sur le fond : les élèves sont préparés tout au long de l’année.
Le SNES-FSU évoque une « improvisation totale » au « prétexte de l’égalité ». « Trois jours pour organiser des séances de révision et/ou prévenir les élèves qu’ils et elles sont libérés des cours ? C’est sans doute plus qu’il n’en faut ! Les personnels de l’éducation nationale ont appris des années Blanquer l’art de lire leur avenir immédiat dans les réseaux sociaux et les conférences de presse. Cette nouvelle démonstration de mépris pour leur travail et son organisation ne saurait les surprendre. Voilà des mois que le SNES-FSU, avec la quasi-totalité des organisations syndicales et les associations de spécialistes, demande le report des épreuves en juin afin de consacrer toute l’année aux apprentissages et à la préparation à l’enseignement supérieur. La décision de Pap Ndiaye est tellement tardive qu’elle intervient alors que les épreuves de spécialité ont déjà commencé dans les centres d’examens à l’étranger de plusieurs zones, depuis le lundi 13 mars… »
Le SNPDEN-UNSA a choisi le ton de l’ironie. « Nous venons de recevoir à l’instant, un courrier nous demandant de consacrer le vendredi 17 et le samedi 18 mars, pour les élèves de Terminale, aux révisions des épreuves de spécialités » écrit le SNPDEN-UNSA, syndicats des chefs d’établissements à ses adhérents. « Nous aurions souhaité lire le courrier suivant : « Le Ministère a entendu la demande du CNVL concernant une journée de révisions précédant les épreuves de spécialités. Il comprend les préoccupations des lycéens, ainsi que celles de certaines familles, et leur volonté de s’investir dans leur scolarité, afin d’assurer leur réussite à ces épreuves importantes et symboliques du baccalauréat.
Toutefois, il rappelle que les apprentissages se font sur le long terme, que les compétences attendues s’acquièrent dans un travail progressif, accompagné par les enseignants depuis le début de l’année scolaire. En cela, le Ministre atteste de sa confiance dans la qualité de la préparation assurée auprès de chaque lycéen par les enseignants depuis le mois de septembre. De plus, l’organisation pédagogique relève de la seule compétence des chefs d’établissements et il ne peut s’immiscer dans ce domaine.
Il lui serait bien malvenu de considérer que le travail dans la perspective de la réussite à l’examen devrait être une course d’urgence et de dernière minute, sans fondement pédagogique.
Si la demande avait été portée il y a deux mois, la question aurait pu être examinée, travaillée en amont avec les chefs d’établissement et les équipes pédagogiques afin d’organiser des temps pertinents et cohérents de préparation des épreuves. Aujourd’hui, il est bien trop tard, au risque de déstabiliser les établissements, pour envisager, dans trois jours, l’organisation d’une journée de révision dans tous les lycées français. Les lycéens sont prêts pour les épreuves, nous faisons, en cela, confiance aux équipes sur le terrain.
Voilà ce que le SNPDEN-UNSA aurait aimé que le Ministère ait le courage de répondre, cet après-midi, à la demande des lycéens : une réponse de bon sens et de respect des directions d’établissements…
Inutile de dire que ce positionnement occasionne, de nouveau, la colère des personnels de direction ».
Lilia Ben Hamouda