Pour la sixième journée, les organisations syndicales appellent les enseignants et enseignantes à cesser le travail et à descendre dans la rue. Un appel qui semble avoir été entendu avec 60% de grévistes annoncés dans le premier degré selon le SNUipp-FSU et le SE-UNSA et 50% dans le second selon ce dernier et le SNES-FSU.
« Avec d’ores et déjà plus de 60% de PE en grève, plusieurs milliers d’écoles fermées, les enseignantes et enseignants du 1er degré montrent une nouvelle fois que leur détermination est intacte face à l’obstination du gouvernement concernant le projet de réforme des retraites » indique le syndicat des enseignants du premier degré, le SNUipp-FSU. « Ils sont bien en phase avec la population qui rejette aussi massivement ce projet. La profession, opposée à un report de l’âge de la retraite, sera massivement présente dans les nombreuses manifestations partout en France ». À Paris, l’intersyndicale annonce 65% de professeurs des écoles en grève et au moins 120 écoles fermées.
Stéphane Crochet du SE-UNSA se dit satisfait des prévisions de grévistes. « Une très grosses mobilisation s’annonce. C’était un défi, nous sommes au lendemain de la reprise de trois zones. Un défi que nous avons su relever ». Même son de cloche à la FSU, au SNUipp-FSU et au SNES-FSU. « Nous sommes à des taux proches des 19 et 31 janvier, c’est très très bien au lendemain du retour de vacances d’un tiers des écoles » confie Guislaine David, secrétaire générale et porte-parole du SNUipp-FSU.
Pour le SGEN-CFDT, il ne s’agit pas seulement de comptabiliser le nombre de grévistes. « « On appelle à la grève mais on sait qu’une partie des collègues se mobilisera autrement, certains ne peuvent se permettre de faire grève financièrement » nous confie Catherine Nave-Bekhti secrétaire générale du syndicat. » Il faut donc regarder le taux de grévistes mais pas seulement, il faut aller regarder les différentes formes de mobilisation existantes ».
Le SNALC appelle aussi à se mobiliser, « ce projet rallonge le temps de travail et rend difficile pour une partie des collègues d’obtenir l’ensemble des trimestres. Il ne prend pas en compte la dégradation des conditions de travail, la crise d’attractivité, le fait qu’on commence à travailler de plus en plus tard », nous explique Jean-Rémy Girard président. « Il faudrait une réforme qui améliore l’existant – reconnaître la pénibilité du métier et pas une réforme qui dégrade l’existant ».
Sud éducation pense déjà à la suite. « Nous appelons à mettre en débat la reconduction dans les assemblées générales. Mais nous allons plus loin, nous appelons à la reconduction dès le 8. Plusieurs intersyndicales locales : Paris, Rennes, Toulouse, Grenoble appellent déjà à la reconduction » déclare Jules Siran, co-secrétaire fédérale de l’organisation syndicale.
Lilia Ben Hamouda