« Cette proposition de loi intègre des marqueurs politiques du groupe LR« , nous a dit le sénateur LR Max Brisson. Il dépose au Sénat une proposition de loi « pour une école de la liberté , de l’égalité des chances et de la laïcité » qui vise à lancer un nouveau débat avec les macronistes. Le texte, co signé par Bruno Retailleau, prévoit des écoles et établissements publics sous contrat, sur le modèle des « académies » britanniques. Ces établissements publics sous contrat pourraient choisir leurs élèves, leurs enseignants, et même leur organisation pédagogique, dérogeant ainsi totalement aux règles des autres établissements scolaire publics comme privés sous contrat. Ils seraient dirigés par un chef d’établissement aux pouvoirs étendus, y compris dans le premier degré. « L’autorité hiérarchique » du directeur d’école est affirmée. Dans la foulée, la proposition de loi intègre les autres marqueurs de droite : interdiction du port du voile pour les accompagnatrices des sorties scolaires, attribution des avantages REP aux écoles rurales, port obligatoire de l’uniforme. Selon M Brisson, le groupe LR du Sénat veut « marquer ses orientations et ses idées de réformes nécessaires par rapport à un gouvernement qui n’a pas de majorité absolue à l’Assemblée nationale et doit donc travailler avec le Sénat ». Après la réforme des retraites, l’éducation nationale sera le second domaine où la droite pense pouvoir imposer ses idées. Pour Max Brisson, les dérogations très larges accordées aux établissements ne posent pas problème car « il appartient au recteur (signataire du contrat) de mettre les limites ». En réalité, la proposition de loi ferait éclater l’Education nationale, accélèrerait sa privatisation et la droitisation de l’Ecole. La proposition de loi devrait arriver en séance en avril ou mai.