Alors qu’ils manifestaient devant leur établissement, des professeurs affirment avoir été insultés et bousculés par l’une des équipes mobiles de sécurité déployées dans l’académie de Créteil.
« Chialeuses », « guignols»… ce seraient les mots utilisés le 13 février dernier par une Équipe Mobile de Sécurité à l’encontre des enseignants et enseignantes qui manifestaient devant leur établissement, le lycée Alfred Nobel à Clichy-sous-Bois, allant même jusqu’à bousculer certaines d’entre eux. Les professeurs, qui contestaient sur la baisse des moyens alloués au lycée et qui avaient demandé une audience au rectorat, arrivaient pancartes en carton à la main lorsqu’ils se sont retrouvés face à une équipe mobile de sécurité (EMS). « Dès notre arrivée devant le lycée, l’EMS a instauré un rapport de force verbal et physique, n’hésitant pas à nous repousser violemment » indiquent les enseignants et enseignantes dans une lettre adressée au Recteur. « Ils ont immédiatement dit qu’ils n’étaient pas là pour dialoguer, ni pour parler avec nous, juste pour faire ce qu’on leur demandait et qu’ils iraient au bout ». Ils et elles accusent l’EMS, équipe pluridisciplinaire sensée « soutenir, protéger et sécuriser les établissements qui en font la demande » présente à la demande de la cheffe d’établissement, de les avoir « violemment molestés » et d’avoir blessé l’une des enseignantes en lui donnant « au passage des coups de coude dans le ventre et le dos ». Outre ces violences physiques, les professeurs rapportent des propos irrespectueux et des violences verbales. « Ils nous ont immédiatement tutoyés, répétant sans cesse : « Toi me parle pas, parle pas avec moi, parle pas je t’ai dit », « T’es enceinte, ben justement je te conseille de pas rester là toi » mots accompagnés de gestes intimidants de la tête » déclarent-ils dans leur courrier. « Ils ont systématiquement refusé de parler aux professeures femmes en répétant : « Je parle pas avec elle, tais-toi, je parle qu’avec lui », « Toi je te parle pas gamine », « Mets un masque, je te parle pas, t’as le covid »… Is nous ont filmés à maintes reprises en disant : « ils sont beaux les professeurs qui ne font rien, allez au travail ! » répétant également que s’ils nous croisaient dans la rue, cela se passerait autrement ».
Grégory Thuizat , co-secrétaire du SNES-FSU, dénonce cette situation et n’hésite pas à parler de « soudards rétribués par l’académie de Créteil » « Les collègues voulaient manifester pacifiquement leur désarroi face à la baisse importante de DHG à la prochaine rentrée, ils se sont retrouvés face à une sorte de brigade de sécurité qui n’a aucune légitimité. Ces violences sont inacceptables et contreviennent totalement aux missions des équipes mobiles de sécurité ».
Contacté, le rectorat dément « formellement les accusation portées contre les équipes mobiles de sécurité ».
Lilia Ben Hamouda