Dans un communiqué, le SNEP-FSU, syndicat des professeurs d’Éducation Physique et Sportive, dénonce l’annonce ministérielle de l’extension voire de la généralisation des deux heures de sport supplémentaires au collège. L’expérimentation était entrée en vigueur en septembre dernier dans trois à sept collèges par département et par académie.
Le communiqué :
2 heures de sport en plus au collège : de la poudre de perlimpinpin !
4 heures d’EPS pour toutes et tous, le seul vrai engagement à prendre pour une jeunesse plus active !
Le ministre de l’Éducation nationale a annoncé, par voie de presse, une extension voire généralisation des 2 h de sport supplémentaires au collège, en plus de ses annonces ubuesques sur l’enseignement du français et des mathématiques pour « réformer » le collège, « homme malade du système éducatif ». Tout comme l’expérimentation des classes de sixième tremplin, le ministre s’appuie sur des expérimentations qui n’ont pas eu le temps de vivre et pour lesquelles aucune évaluation qualitative n’a été faite et partagée.
De plus en plus, les quelques 35 000 enseignant·es d’Éducation Physique et Sportive se posent la question de leur utilité sociale et du rôle qu’on souhaite leur faire jouer dans le système éducatif. Cela participe grandement au malaise grandissant qu’ils et elles éprouvent. Une de leur mission principale est la démocratisation de la culture physique sportive et artistique, d’y faire adhérer les élèves, tout·es leurs élèves. Pourtant, sur injonction présidentielle, on préfère « externaliser » cette mission à d’autres ou, comme c’est le cas à de nombreux endroits, étiqueter des dispositifs existants en « deux heures de sport supplémentaires » pour répondre à des desiderata institutionnels et faire de l’affichage…
Donner le goût à la pratique, faire découvrir des disciplines sportives, s’occuper de tout·es les élèves, développer des projets originaux pour intéresser les jeunes, développer le plaisir d’être ensemble, de pratiquer avec ou contre d’autres, comme au sein des associations sportives scolaires et de l’UNSS, doivent être confortés et développés pour tous et toutes.
À rebours d’options discriminantes comme ces deux heures supplémentaires, sources d’inégalités importantes, de mise en concurrence avec l’AS et l’EPS, le SNEP-FSU revendique d’augmenter significativement les horaires d’EPS, de lever les freins telle que l’organisation de cours le mercredi après-midi et de développer plus encore le sport scolaire.
C’est à ces seules conditions que pourra sur le long terme se développer une « appétence » pour la pratique physique tout au long de la vie. Il faut en finir avec des dispositifs faits de bric et de broc non pérennes et qui n’atteindront pas la cible.
Communiqué de presse SNEP-FSU, le 9 janvier 2023