L’Association des Professeurs de Langues Vivantes réagit à la circulaire sur les langues vivantes parues au BO du 15 décembre. « Le ministère s’inquiète à juste titre des résultats des tests Evalang de fin de 3e, déclarés « préoccupants ». Au lieu de s’interroger sur les causes de ces résultats, au lieu de lire les deux courriers, toujours sans réponse, que l’APLV a adressés au ministre et d’inviter notre association, comme elle le demande, à en discuter, le ministère préfère se et nous livrer à une nouvelle séance de culpabilisation et d’auto-flagellation et renforcer l’emprise de la technocratie et du contrôle de performance sur l’enseignement.
L’analyse de l’APLV est qu’aucune conclusion ne peut et ne doit être tirée des résultats aux tests Evalang puisqu’ils évaluent des savoirs et des compétences que nous n’enseignons pas à nos élèves de 3e et le font au moyen de QCM, exercices que nous pratiquons peu, puisque, par définition, ils n’ont aucune dimension communicative ou actionnelle… Le bon sens voudrait que l’Éducation Nationale renonce à Evalang, mais les cadres du ministère ne pensent pas en termes de pédagogie ou de docimologie. Ils ne pensent qu’en termes d’instruments managériaux de pilotage. Donc, non seulement on conserve Evalang, on rétablit l’attestation de niveau de langue adossée au baccalauréat, mais on encourage l’évaluationnite et le bachotage, en prônant « la mise en place d’un suivi régulier des élèves par le recours à des outils de positionnement », l’affinage du « degré de précision » des évaluations, la familiarisation « aux tests standardisés ».
Si le ministère était davantage à l’écoute des professeurs, ses décideurs auraient compris que l’épuisement des enseignants vient d’un excès d’évaluations, de contrôle par des indicateurs de performance, de tâches administratives numérisées, qui a un effet délétère sur les contenus de l’enseignement, sur les relations entre professeurs et élèves et sur la motivation des enseignants. L’APLV demande qu’on remette du sens dans les enseignements et qu’on permette aux professeurs de concevoir leurs propres instruments d’évaluation, puisqu’ils sont les seuls à savoir ce qui s’enseigne dans leurs cours ».
Pour l’association, cette circulaire, qui donne une place particulière à l’enseignement de l’anglais – la circulaire titre « l’enseignement de l’anglais et des langues vivantes étrangères » ne vise qu’à assurer à la France un meilleur classement lors des prochaines évaluations internationales, notamment PISA 2025 qui évaluera le niveau d’anglais des élèves.
A lire sur le site de l’APLV