« Ils connaissent mieux les candidats portés par les réseaux sociaux ». Professeure d’histoire-géographie au lycée Libergier de Reims, Agnès Jung travaille régulièrement avec Sophie Bon, professeure documentaliste. Le thème de l’élection présidentielle est apparu comme une évidence à cette équipe qui s’investit dans l’EMC et l’EMI. Ce qui nous vaut une séquence dont il n’est pas trop tard de s’inspirer…
Une séquence EMI et EMC
« On est parti du constat que les élèves s’informent surtout sur les réseaux sociaux et qu’il faut partir de ces pratiques pour travailler avec eux ». Agnès Jung et Sophie Bon travaillent ensemble toute l’année. « On partage la même vision de l’EMC », nous dit A Jung. « On partage nos compétences de façon intuitive ». Et le confinement a augmenté l’envie de faire travailler les élèves dans le cadre de l’EMI. « Comme la 5ème République accentue la personnification du pouvoir, on s’est dit qu’on allait travailler à partir des affiches de l’élection présidentielle ».
A la découverte de sa droite et de sa gauche
« On peut travailler sur l’élection présidentielle sans problème avec les parents ou les élèves à condition de respecter le principe de neutralité. C’est important que les séances d’EMC soient l’occasion d’aider les élèves à décrypter et comprendre le monde dans lequel ils vivent », explique A Jung. La séquence réalisée par les deux enseignantes rappelle les modalités du vote et prend en compte tous les candidats avant d’entrer dans l’analyse des affiches électorales.
Les élèves ont du classer sur l’axe droite – gauche les candidats. Un exercice pas aussi facile qu’attendu. « Ca a permis de les faire parler des candidats et on a pu partir de leur représentations pour la suite », explique A Jung. « Ils connaissent mieux les candidats portés par les réseaux sociaux. On a pu rappeler les grands choix de société attachés aux différents bords ».
Intégrer les réseaux sociaux en EMC
Et puis arrive le travail de décryptage des images des candidats. « Ils se sont attachés à la forme et au fond pour décrypter le sens de la composition ». Un travail important mais qui ne suffit pas pour changer leur rapport au politique », estime A Jung.
« Les élèves sont capables de catégorisation et de bon sens. Je savais qu’ils avaient peu de connaissance de l’échiquier politique. J’ai constaté qu’ils ne regardent pas vraiment les affiches politiques. Les réseaux sociaux sont leur principal moyen d’information. Il faut qu’on arrive à les intégrer comme objet d’apprentissage », dit A Jung.
Propos recueillis par F Jarraud