Pédagogie
Alexandre Ployé : Il ne suffit pas de décréter l’inclusion
Enseignant chercheur à l’Université Paris-Est Créteil, spécialiste de l’approche clinique et socio-historique de l’éducation inclusive, Alexandre Ployé a écrit plusieurs articles sur l’inclusion scolaire et les enseignants. Récemment, il a publié un livre sur la phobie scolaire co-écrit avec sa fille. Pour lui, le processus inclusif en France paraît malheureusement réduit à des éléments de discours politique annexes ou néo-libéraux. Il nous explique pourquoi.
Fais moi signe !
Né de la communauté d’enseignants Edmus, le projet veut sensibiliser les élèves au « chansigne » et les engager dans un projet commun. » Les élèves vont s’initier au chansigne grâce au travail d’Amandine, qui a interprété la chanson d’Hoshi. Ils pourront, selon leur niveau et les objectifs de leur enseignant(e) faire une partie (un couplet, le refrain, une phrase) ou la totalité de l’œuvre ». Pour cela ils devront mémoriser le texte mais aussi effectuer les signes en rythme et de façon synchronisée avec les autres, travailler la justesse et la polyphonie, se sensibiliser au handicap, aux risques auditifs et à une maladie peu médiatisée.
E Charmeux : Pour sauver l’école
« J’en appelle tous les collègues, du primaire (le plus en danger !), mais également du secondaire et du supérieur, à s’unir pour protéger l’école, tenter, par tous les moyens, de la sauver des dictatures, apparues ces dernières années, et que l’avenir risque de renforcer. » Pour cela Eveline Charmeux préconise l’application de la devise républicaine dans les écoles. » Tout simplement, faire disparaître les pratiques, non obligatoires, qui produisent l’échec des plus démunis. Vous voulez des exemples. En voici. L’interdiction de « copier », donc de s’entraider. L’interdiction de se documenter pour faire les tâches demandées. Le fait de lancer les élèves dans une tâche, individuelle, sans avoir préparé ce travail avec eux d’abord. Le fait d’évaluer avec des notes chiffrées, forcément de pure pifométrie, prouvée depuis des lustres. Le fait d’évaluer les élèves dans leur dos, sans qu’ils n’aient aucun droit à onner leur avis. On remarquera ici que faire disparaître tout cela, n’est rien d’autre que réinstaller la fraternité dans l’école. »
Les alliances éducatives en éducation prioritaire
« Historiquement tenus à l’écart de l’École républicaine, les parents sont désormais invités à participer et à coopérer dans la logique de la coéducation ou du partenariat avec l’institution. Ainsi instituée, cette relation parent(s)-enseignant(s) / partenaire(s)-école est considérée comme un des facteurs de la réussite scolaire de l’élève. Notamment dans le cadre de la prévention du décrochage scolaire ; et encore plus en éducation prioritaire. La relation ne doit plus être parallèle mais bien conjointe et complémentaire. » Le site de Poitiers rend compte du séminaire Alliances éducatives et coéducation qui s’est tenu le 29 mars 2022. On y trouvera la vidéo de la conférence de Pierre Périer ainsi que des exemples d’actions mises en oeuvre dans l’académie pour l’implication parentale.
Bruno Devauchelle : Après l’élection, quel numérique à l’école ?
En éducation, les changements de gouvernements nous ont habitués à des annonces, des réformes… Chaque enseignant, chaque personnel de direction s’interroge sur ce qui va advenir. Quelles nouvelles réformes, quelle place pour le numérique. Quand, en 2012, Vincent Peillon est devenu ministre, il avait tenté de parler de stratégie et non plus de plan. En 2018, quand Jean-Michel Blanquer était devenu ministre il avait stoppé net le plan Hollande de 2015, introduit un enseignement de l’informatique au lycée et tenté d’interdire le téléphone portable dans les établissements scolaires, collant en cela aux déclarations du président de la République. La nouvelle élection présidentielle va-t-elle ouvrir un nouveau cycle ou au contraire, conforter l’existant ? Le ministre de l’éducation, devenu beaucoup plus silencieux depuis sa fin mouvementée de l’année 2021, en a été réduit à laisser l’initiative sur le numérique au premier ministre, et cela depuis le discours de Poitiers en octobre 2021.
Bruno Devauchelle : Le livre, encore au coeur de l’établissement scolaire ?
En se promenant dans les établissements scolaires, on peut s’interroger sur la place donnée au livre. En effet, l’institution scolaire et plus largement la forme scolaire actuelle, ont été bâties sur le livre. D’ailleurs, on constate que l’insistance sur le « lire » dans tous les discours sur l’école et plus largement dans la société est très largement marquée par la domination de l’objet livre. Reconnaissons que les nombreuses qualités du livre ont, dès le début de sa diffusion massive, favorisé sa lente domination de la société. À côté du livre d’autres productions écrites se sont invitées dans l’espace scolaire et la société. Illustrations, cartes murales, journaux, affiches participent de la transmission des informations, des savoirs et l’école en utilise certains. Cet élargissement du livre à différentes formes d’écrits, illustrés ou non, permet aussi de penser que différentes formes de lecture se sont développées. Même si le livre garde sa domination, objet symbolique et culturel, il est petit à petit contesté par ces élargissements que l’audiovisuel, Internet et le numérique enrichissent constamment. Notons la place d’un livre bien particulier « le manuel scolaire », dont la présence dans les cartables reste encore très fréquente, malgré des tentatives de numérisations.
Construire un jeu d’évasion
Eric Sanchez rend compte, dans la revue Sciences du jeu (n°16), de la conception collaborative d’un jeu d’évasion dédié à la prévention dans le domaine de la santé, « Mission Télomère ». « Destiné aux élèves des classes francophones des cycles d’orientation du Canton de Fribourg, cet escape game vise le développement de compétences psychosociales en traitant des thématiques du tabac et du stress. La conception du jeu mobilise une équipe pluridisciplinaire constituée de chercheurs, de chargés de prévention, d’enseignants, d’informaticiens, d’un game-designer, et des élèves eux-mêmes ».
Atout’Scol
« Scolariser tous les enfants présents sur notre territoire, c’est possible, affirment l’Andev et la Dihal dans cette brochure Atout’scol. Elle donne des clefs pour scolariser les enfants en situation de grande précarité : rappel des droits, école inclusive et accessible, acteurs facilitant. Parce que la réalité est bien différente (certaines associations estiment que 100 000 jeunes ne sont pas scolarisés en France) il est important de diffuser les droits .
L’HEBDO PREMIER DEGRE
Bénédicte Arth : Sa maternelle remporte le 1er prix du concours « Quel cirque »
« En maternelle , tout est possible ». Bénédicte Arth, professeure à l’école maternelle Karl Marx de Bezons (95) le démontre. Avec sa classe de grande section elle remporte le premier prix du concours sur le cirque, organisé par le SNUipp-FSU et ses partenaires : la Bibliothèque nationale de France, la Ligue de l’enseignement, le Café pédagogique, les éditions Ecoles des loisirs, Rue du Monde et Didier jeunesse. Sur le thème du cirque, Bénédicte Art propose un travail qui fait des origines variées des élèves une invitation à la découverte d’un univers qui transcende les différences et appelle à la coopération : le cirque.
Fréderic Dupont, Marie-Agnés Devys : Le journal des Twittclasses
Le journal des Twittclasses est un journal collaboratif auquel participent 54 classes francophones à travers le monde. Né sur Twitter, il se propose de mettre en avant le quotidien de la classe mais aussi des projets tels que @Tw_oulipo, @Minestory, @TwictéeOfficiel ou encore @AplatiTour dont le rayonnement ne dépasse pas toujours celui du réseau social Twitter. « Le journal des Twittclasses », c’est aussi l’occasion pour des enseignants de construire un projet commun avec d’autres classes, de permettre à leurs élèves de s’improviser journalistes pour quelques lignes. Fréderic Dupont et Marie-Agnés Devys, concepteurs, en parlent.
Lire l’espace qui nous entoure au fil du temps
» Les élèves de cycle 3 ont mené un projet d’écriture de récit historique s’appuyant sur des témoignages de personnes ayant vécu dans le village », explique Christine Buisson. « Mêlant réalité et fiction, les élèves ont fait revivre les membres d’une famille à travers l’histoire. Leur apparition correspond à une trace de l’histoire locale. Ce récit a servi de fil conducteur du livre « Conquereuil, la ville dont tu es le héros ! » auquel ont participé toutes les classes de la maternelle au CM2. Les élèves ont ensuite adapté leur texte pour faire parler leurs personnages dans le cadre d’une présentation oralisée accompagnant un montage vidéo… »
Maternelle : Les maths avec Ptidoudou
« Maths en forme(s) avec PTIDOUDOU » est un Escape Game à destination des élèves de maternelle. Il permet de réinvestir les premiers apprentissages mathématiques sur trois niveaux. Pendant quatre jours, un défi quotidien est proposé aux élèves en classe, ou dans l’école. Ceux-ci sont centrées sur des activités en mouvement. Chaque défi réussi permettra aux élèves de collecter des pièces de puzzle. Une fois reconstitué, ils obtiendront un code…qui ouvrira la porte de la tanière de PTIDOUDOU ! » Réalisé par le groupe maths du premier degré de Vendée, cet escape game réinvestit les apprentissages de maternelle en maths.
Maternelle : Utiliser bookinou
Réalisé par Emilie Léauté, CPC à Poitiers, ce génially présente les usages de bookinou, une conteuse nuémrique.
Toutes les oeuvres du concours Quel cirque
Après la découverte du premier prix, découvrez les 81 projets présentés dans le concours « Quel cirque » organisé par le Snuipp Fsu avec la Bibliothèque nationale de France, la Ligue de l’enseignement, le Café pédagogique, les éditions Ecoles des loisirs, Rue du Monde et Didier jeunesse. 81 projets du cycle 1 au cycle 3, tous originaux. Et surtout qui méritent votre visite ! Vous pouvez y piocher des idées…
L’HEBDO LETTRES
Claudia Corini : Imposture au collège !
Ce matin-là, à Héricourt en Haute-Savoie, des 3èmes sont convoqués à une réunion spéciale. Des spécialistes en Sciences de l’Education viennent recueillir leur avis sur la future réforme du collège : un salaire au mérite pour les élèves, une évaluation permanente grâce à une application numérique… Fausse réunion, l’imposture finit par se dévoiler : elle conduit les élèves à une réflexion collective sur la mécanique du faux et les techniques de manipulation, elle se prolonge par un travail de recherche et de création autour des infox, elle développe esprit critique et vigilance. Quoi de mieux que l’illusion théâtrale pour révéler le théâtre de l’illusion que sont devenus internet et les médias ? Claudia Corini, professeure de français, témoigne sur ce travail d’équipe : « Il nous apparaît clairement que la confiance envers un professeur qui soumet ses élèves à une manipulation fictive dans le but de les protéger contre les multiples formes de la désinformation n’est pas entamée. Cela démontre la confiance et la reconnaissance que les élèves ont en une démarche qui fait appel à leur intelligence et les arme pour comprendre le monde… »
Réconcilier les cultures littéraire et numérique
Le numérique produit une « déstabilisation des espaces lettrés et savants » (Milad Doueihi). Et si ce désordre dans les apprentissages et les savoirs invitait non pas à une crispation identitaire et rétrograde, mais à un défi stimulant : réconcilier les cultures littéraire et numérique pour les revitaliser l’une l’autre ? L’Association Française pour l’Enseignement du Français (AFEF) partage en ligne une conférence de Jean-Michel Le Baut pour éclairer les modalités possibles et les enjeux essentiels de ce qui nous reste collectivement à inventer : un « humanisme numérique à l’Ecole ». Diverses expériences du scriptorium lycéen i-voix illustrent le passage d’une vision patrimoniale de la culture (sacralisée, écrasante, fermée) à une conception de la culture comme bien commun (ouverte, vivante, contributive) : enseignants et élèves peuvent alors y circuler pour continuer les œuvres, explorer de nouvelles textualités, se faire créateur de savoirs, participer à la production culturelle. « Cela suppose que comme celle des Sorbonicoles du temps de Rabelais, la clergie qui est la nôtre renonce un peu à son autorité pour partager son expertise et la faire advenir chez les élèves. Mais cela amène tant de bonheur ! »
Produire des écrits en cycle 3 / SEGPA
« En épluchant un peu les résultats obtenus par mes élèves aux différentes évaluations académiques, j’ai pris conscience de leur grande difficulté en production d’écrit mais surtout du manque de progrès effectués. (…) J’ai donc décidé de consacrer des séances spécifiques à la production d’écrit pour redonner confiance et avancer étape par étape. En espérant que cela permette de dépasser certains blocages malheureusement bien tenaces. » Ainsi s’exprime sur son site « Segpachouette », enseignante en SEHPA depuis 5 ans. Elle y partage 14 fiches pour travailler différentes compétences d’écriture : se présenter, répondre à une question, poser une question, écrire une lettre, écrire un mail, raconter un événement passé, écrire au futur, décrire un personnage, écrire un texte réglementaire, écrire une recette, argumenter un point de vue, donner une impression, écrire un résumé, écrire un dialogue.
Créer en 2 h le musée imaginaire d’un roman
Au lycée Jacques de Vaucanson à Tours, les 1ères Humanités, Littérature et Philosophie de Claire Tastet ont lu le roman de Michel Jean « Kukum ». Sur une séance de 2 heures, ils ont créé, sur Genially, un musée numérique présentant les objets associés à un personnage. Chaque groupe a ainsi pris en charge un objet particulier du roman pour le présenter et mener une lecture à voix haute d’un passage caractéristique. Joli et transférable !
L’HEBDO SCIENCES
Un livre pour concevoir des escape games en ligne
Comment créer un jeu d’évasion en ligne pour les élèves ? La réponse est peut-être dans le livre « S’capade en ligne » paru aujourd’hui aux éditions Ellipses. Écrit par Patrice Nadam, professeur de SVT au lycée La Tour des Dames à Rozay-en-Brie (77) et Mélanie Fenaert, professeure de SVT au lycée Blaise Pascal à Orsay (91), l’ouvrage explique la manière de transposer un escape game réel sur une interface en ligne tout en favorisant le travail en équipe et l’engagement des élèves. Pour les auteurs « la véritable phase d’apprentissage et de mémorisation est celle du débriefing, ce temps d’après-jeu consacré au retour sur le vécu et la fixation des notions importantes ».
Dépolitisés, les curricula scolaires empêchent-ils de former des citoyens aptes à traiter les questions environnementales ?
» Nos analyses montrent que la manière dont les questions environnementales (QE) sont traitées privilégie la technologie comme source de solutions aux problèmes humains, participe d’une conception positiviste de la science, et relève d’une approche anthropocentrée. Les programmes et manuels transmettent implicitement un rapport au monde très ancré dans le paradigme de la modernité ». Malou Delplancke et Hanaà Chalak (Université de Nantes) étudient de près, dans Education et socialisation n°63, les programmes du collège et du lycée. Elles montrent qu’il reposent sur des conceptions qui empêchent une formation du citoyen.
Des énigmes pour faire des maths
Albane Desvaux et Matthieu Collet proposent cinq enquêtes pour traiter des points du programme du cycle 4 : proportionnalité, calcul littéral, trigonométrie, Pythagore et Thalès). » Ces enquêtes sont faites en groupe tout au long de l’année », expliquent-ils. On trouvera les rapports d’enquête pour lancer les recherches, les fiches suspects etc.
La sécurité au laboratoire
L’académie de Créteil diffuse une circulaire académique qui vise à sensibiliser enseignants, chefs d’établissement et élèves aux risques et aux règles applicables dans les laboratoires. Cela commence par une évaluation locale des risques et continue par l’organisation des laboratoires, le stockage des produits, la gestion des déchets, les animaux et les activités de terrain.
OHERIC : un modèle de démarche dépassé
« Le modèle OHERIC, qu’on a souvent associé aux travaux de Claude Bernard, a fortement influencé l’enseignement des sciences pendant des dizaines d’années. Cette manière de considérer la «démarche scientifique » suppose que l’observation (O) neutre des phénomènes conduit à la formulation d’hypothèses (H) qui, elles, débouchent sur une expérimentation (E) visant à les infirmer ou à les confirmer. L’interprétation (I) des résultats (R) obtenus par l’expérimentation permet de tirer des conclusions (C) au regard des hypothèses de départ. Ce modèle a été fortement critiqué pour de nombreuses raisons : il réduit la démarche à un seul modèle stéréotypé, il laisse croire que l’observation des phénomènes est neutre et, d’une manière générale, il ne reflète pas le processus de production des savoirs dans le domaine des sciences. » Les IPR de SVT de l’académie d’Aix Marseille invitent à « construire une véritable pensée scientifique » afin de s’affranchir de ce modèle.
L’HEBDO SCIENCES HUMAINES
Olivier Fournil : Le jeu pour réfléchir aux acteurs de l’histoire
L’histoire n’est pas écrite. L’histoire c’est des hommes et des possibles. Pour illustrer cela, Olivier Fournil, professeur d’histoire-géographie au lycée Darius Milhaud du Kremlin Bicêtre et IAN, a créé un jeu sur un moment particulier de l’histoire de France : juin 1940. Un moment où les options s’affrontent et où la responsabilité des acteurs.
Rachel Messina : Le jeu qui réenchante l’histoire
Le Moyen Age ce n’est pas que des châteaux, des chevaliers et des serfs. C’est aussi un monde occidental en relation avec la civilisation islamique avec des espaces de confrontation et d’échanges. Pour faire découvrir ces relations complexes, Rachel Messina, professeure d’histoire-géographie au lycée Montchapet de Dijon, propose un escape game parfaitement réussi qui initie l’élève au parcours de l’historien qui tente de comprendre la complexité des hommes.
L’élection présidentielle en cartes
Les géographes travaillent sur les résultats de l’élection présidentielle. Ainsi Sylvain Genevois, sur son blog, donne « une approche critique à partir des cartes proposées dans les médias » et initie « à la géographie électorale en donnant éventuellement la possibilité de construire ses propres cartes à partir de jeux de données ». Sur Cybergéo, Olivier Finance présente une disposition des votes pour chaque famille politique. Enfin sur Grand continent, le géographe Jacques Lévy propose « 50 cartes pour lire le 1er tour ». « Comment les voix des candidats se sont distribuées dans l’espace français ou plutôt quels choix ont fait les habitants des différents lieux qui constituent le territoire français ? » Ces cartes sont mises en lien avec le revenu, la France urbaine etc.
Histoire : Comment impliquer les élèves dans leurs propres évaluations ?
Axel Bruneau, sur le site d’Aix Marseille, propose quelques pistes qu’il met en œuvre pour que ses élèves se saisissent de leurs évaluations pour progresser. » Les évaluations sont rendues aux élèves et le devoir est corrigé collectivement en classe, à partir des points de réussite et des difficultés retrouvées dans les copies des élèves de la classe. Les élèves prennent des notes. La phase réflexive s’engage : à partir d’un tableau (ci-après) : chaque élève complète ce tableau qui doit le conduire à proposer une note. Chaque élève identifie son point d’appui majeur, le défaut majeur de son travail, une proposition pour y remédier ».
Simutrans, un simulateur de transport
Voilà un jeu qui réjouira les géographes. Ce jeu gratuit invite à construire des réseaux de transport. Plusieurs types de paysage urbain sont proposés. » Votre but est de mener à bien une compagnie de transport. Transportez des passagers, du courrier et des marchandises par la voie ferroviaire, routière, maritime, et même aérienne. Connectez entre eux les quartiers, villes, bâtiments publics, industries et attractions touristiques en construisant le réseau de transport dont vous avez toujours rêvé. »
Le Grand Projet Ferroviaire Sud-Ouest (GPSO)
Proposée par le site académique de Nantes, cette séance invite les élèves de 3ème à enquêter sur le projet ferroviaire du sud-ouest. « En consultant différentes sources, les élèves prélèvent des informations pour présenter les enjeux, les acteurs, les aménagements et les oppositions. Une approche autour du développement durable permet de questionner les enjeux environnementaux. L’étude débouche sur une production orale de quelques minutes, s’appuyant sur un diaporama, pensée comme un entrainement à l’oral du DNB. La production graphique permet de questionner les sources et leur fiabilité, ainsi de s’informer dans le monde numérique. »
Géacron, l’atlas historique interactif
Voilà un bel outil pour les cours. De -3000 à nos jours, on peut suivre 5000 ans d’histoire politique au niveau des états. Et pas seulement en Europe mais sur l’ensemble de la planète. On navigue de façon très simple avec une belle fluidité. Mais ce n’est pas tout : Géacron permet d’en savoir plus. Simplement en cliquant sur un nom on est renvoyé à une source extérieure (souvent Wikipedia). On continue ainsi à apprendre même après des années de métier ! Géacron a été créé par Luis Múzquiz, un universitaire espagnol. Il est développé par d’autres universitaires de ce pays.
Dépolitisés, les curricula scolaires empêchent-ils de former des citoyens aptes à traiter les questions environnementales ?
» Nos analyses montrent que la manière dont les questions environnementales (QE) sont traitées privilégie la technologie comme source de solutions aux problèmes humains, participe d’une conception positiviste de la science, et relève d’une approche anthropocentrée. Les programmes et manuels transmettent implicitement un rapport au monde très ancré dans le paradigme de la modernité ». Malou Delplancke et Hanaà Chalak (Université de Nantes) étudient de près, dans Education et socialisation n°63, les programmes du collège et du lycée. Elles montrent qu’il reposent sur des conceptions qui empêchent une formation du citoyen.
Qu’est ce qui motive l’engagement des élèves ?
Alors que l’élection présidentielle montre un taux d’abstention record chez les plus jeunes, l’Ecole est souvent interpellée pour développer l’engagement de la jeunesse. Deux études publiées dans la revue Tréma (n°56) abordent l’engagement des élus lycéens des CAVL et des nouveaux éco-délégués, créés par JM Blanquer. Toutes deux montrent que l’engagement des élèves va dépendre beaucoup de l’accueil qui y est fait dans les établissements. Comme le disent les auteurs de l’article sur les écodélégués, « le développement de leur engagement et de leur pouvoir d’agir n’est en revanche possible qu’à condition de permettre à l’ensemble des élèves et professionnels de lui accorder du sens : « on ne peut s’épanouir qu’en servant une cause dont le sens dépasse le seul individu ».
La France condamnée à nouveau pour enfermement d’enfants
« Le 31 mars 2022, la Cour européenne des droits de l’homme dans un arrêt a condamné pour la 9ème fois l’administration française pour sa politique d’enfermement d’enfants dans les centres de rétention. Moins de 15 jours après cette énième condamnation, la préfecture du Bas-Rhin a décidé le 11 avril, d’enfermer un père et ses 2 enfants âgés de 5 et 12 ans au centre de rétention du Mesnil Amelot », annonce la Cimade. « Depuis 2012, la Cour européenne de droits de l’homme estime que l’enfermement d’enfants dans les centres de rétention est un traitement inhumain et dégradant et viole donc l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme. Depuis cette première condamnation aucun gouvernement n’a changé de politique et aucune n’est venue garantir que ce genre de traitements ne seraient plus infligés à des familles. Pire, le 31 mars dernier, la France a été pour la neuvième fois condamnée pour sa politique abjecte d’enfermement de familles derrière les barbelés de ses centres de rétention. »
L’HEBDO LANGUES
ADEAF : Pourquoi développer l’allemand ?
L’ADEAF, association des professeurs d’allemand, saisit les candidats à l’élection présidentielle des difficultés de l’enseignement de l’allemand. » Pour être efficace, l’horaire dédié à l’apprentissage d’une langue ne doit pas être inférieur à 3 heures hebdomadaires. Or, les horaires de la deuxième langue vivante au collège sont au maximum de 2h30 par semaine pour tomber à 2 heures dans le cycle terminal du lycée. Il est donc urgent de repenser les cursus d’apprentissage des langues vivantes », écrit l’ADEAF. « Le plurilinguisme et la diversité culturelle ont souvent été revendiqués par les gouvernements successifs comme des priorités. Mais les politiques des langues menées en France ont conduit dans les dernières décennies à une réduction du choix de langues dans les établissements scolaires. L’anglais est presque partout la première langue vivante étudiée au détriment de l’allemand et d’autres langues. En LV2, l’espagnol, appris par 73 % des élèves, n’a cessé de s’imposer depuis 20 ans. Cette uniformisation est contraire aux besoins en langues que font apparaître les offres d’emplois publiées en France ». L’ADEAF demande notamment « des horaires suffisants » : au moins 3 h hebdomadaires.
Anglais : Story Telling
En seconde, Jocelyne Serveau, propose une séquence sur le rôle social des contes et légendes. « A travers l’étude de supports variés et sélectionnés pour prendre en compte l’hétérogénéité de la classe, les élèves sont conduits à s’interroger sur la manière dont les contes et légendes reflètent à la fois une culture, une société et une époque ».
Espagnol : Autoportraits
Au lycée Montesquieu d’Herblay (95), les enseignants ont travaillé plusieurs semaines avec les élèves de Seconde autour de reproductions de peintures d’artistes connus, hispaniques, anglophones et lusophones, avec un QR-Code permettant la consultation des audio-guides multilingues. 20 peintres sont présentés. L’exposition est aussi en ligne.