Les professeurs ne vont pas bien. L’enquête réalisée par la MGEN montre que la moitié des enseignants a des idées noires et se plaint d’une mauvaise qualité de vie. Un tiers a vécu une situation de violence dans l’année. Presque tous jugent leur métier dévalorisé dans la société. Et seulement un professeur sur dix pense pouvoir compter sur sa hiérarchie face aux difficultés. C’est bien le métier qui est malade.
Dépression et idées noires
Réalisée par la MGEN, avec le soutien de l’Unsa Education, le rapport sur la France du Baromètre international de la santé et du bien-être du personnel de l’éducation dessine une profession en crise, proche du burnout.
En apparence les professeurs vont bien. 80% se disent en bonne santé. Mais de 56 à 70%, selon l’âge, disent être limités dans leur tâche courantes pour des raisons de santé qui sont la fatigue, les troubles du sommeil, la dépression, des douleurs.
C’est que la moitié des enseignants déclare des sentiments négatifs (dépression, anxiété). Plus de 80% juge leur travail stressant. 65% jugent avoir un mauvais équilibre entre leur vie privée et professionnelle. Et plus de la moitié déclare une mauvaise qualité de vie.
Violence et absence de reconnaissance
La violence a sa place dans cette situation. 30% ont vécu une situation de violence dans l’année et deux fois plus en ont été témoins. L’enquête montre que les sources de la violence sont assez bien partagées entre les parents (14%), les élèves (13%) et les autres personnels (10%). Des parents les professeurs peuvent craindre des insultes, des humiliations, des menaces mais aussi des vols. Des autres membres du personnel c’est l’humiliation, la mise à l’écart et aussi le vol qui sont craints.
Ce sont bien les conditions de travail et les relations avec la hiérarchie qui détruisent la vie des professeurs. Deux enseignants sur trois estime que son travail n’est jamais reconnu par sa hiérarchie. 80% juge son salaire mauvais. Et finalement c’ets avec les élèves que les relations sociales sont jugées les meilleures (un peu devant les collègues).
Insatisfaction au travail
95% des enseignants jugent que leur métier est dévalorisé dans la société. Trois professeurs sur quatre estime que les avantages du métier ne valent pas les inconvénients et la moitié réfléchirait s’il devait à nouveau choisir ce métier. 80% juge le métier stressant.
Les enseignants apprécient une large autonomie dans le travail. Mais seulement la moitié est satisfait de son travail. Et une majorité déclare ne pas être informé à l’avance des décisions importantes ou faire un travail reconnu par la hiérarchie. Na parlons pas du salaire : seulement 3% des enseignants le jugent « bon ».
En ca s de besoin dans l’établissement, 89% pense avoir le soutien des collègues, 49 de la direction. Pour leurs santé, 63% des enseignants estiment que les syndicats se soucient de leur santé. 42% estiment que leur direction s’en soucie contre seulement 10% pour la hiérarchie au dessus. Rien d’étonnant à cela : 96% des enseignants n’ont jamais vu la médecine du travail.
Une profession davantage exposée aux risques psychosociaux
Ces données confirment que les enseignants sont particulièrement exposés aux risques psycho sociaux. Une constatation déjà faite par la Dares en 2017. Mais la situation semble s’être dégradé sur le sentiment d’utilité au travail. en 2017 les enseignants se sentaient nettement plus utiles que les autres professions. Déjà en 2017 les enseignants était la profession déclarant être la moins soutenue par la hiérarchie, surtout dans le 1er degré. Une autre enquête de 2012 montrait un agent sur 7 en situation de burnout c’est à dire de stress excessif.
La MGEN constate de son coté une aggravation de la situation des enseignants depuis le précédent baromètre de 2013. L’absence de médecine du travail, le fossé creusée entre la hiérarchie et les enseignants, le profbashing médiatisé participent à ces résultats inquiétants. Les professeurs vont mal.
François Jarraud